Norvège : de Tromsø au sud des îles Lofoten

Ce voyage a été préparé par nos amis Jean François, Katia et Stan qui nous proposent de nous joindre à eux pour ce périple de 3 semaines.

Lundi 7 juillet 2003 :

Après trois jours et demi de voyage à travers l’Allemagne, le Danemark, la Suède et la Finlande, nous arrivons enfin à Tromsø au nord de la Norvège. Le contraste est impressionnant, car nous avons traversé plutôt des paysages plutôt plats et boisés à l’infini.

Le Tross est très différent, c’est un relief alpin, encore partiellement enneigé dont chaque vallée plonge dans la mer. Notre navigation se fera dans ce dédale de fjords. Pour l’heure, il est temps de récupérer de notre trajet de 3750 km.

Nous nous installons dans un camping au fond du Ramfjorden, une quarantaine de km au sud est de Tromsø.

Préparatifs sous un soleil radieux

Mardi 8 juillet 2003 :

Beau temps. Nous allons à Tromsø pour faire les dernières courses et surtout pour trouver des cartes précises pour notre navigation.

C’est une ville assez agréable, mais la vie y est chère. Après avoir été dans plusieurs librairies, nous trouvons enfin notre bonheur.

Le Ramfjorden point de départ de notre périple.

Retour au camping et derniers préparatifs avant le départ. La place étant comptée, un nouveau tri est fait dans le matériel à emporter. Nous laissons nos véhicules au camping et embarquons vers 17 h 45 alors que la marée remonte. Nous sommes assez lourds, et le vent ne nous est pas très favorable. Trois heures plus tard, nous débarquons à Balsnes, au bord d’une petite route et accueillis par deux enfants qui nous posent moult questions dans un anglais basique qui est aussi le notre.(11,3 milles)

Premier bivouac.

Mercredi 9 juillet 2003 :

Après une nuit avec un soleil radieux, nous reprenons la navigation vers 9 h 30.

C’est la pleine mer et les conditions sont optimum pour passer le long de l’île de Ryøya. Le pilote côtier indique des courants allant jusqu’à 7 nœuds. Il faut donc calculer quand passer, et là, ils sont dans le bon sens et nous poussent au-delà de la passe.

Dans les derniers remous, nous sommes attirés par une volée de mouettes en pleine chasse. Nous mettons nos lignes en action, et nous ne tardons pas à faire plusieurs prises. Devant ce butin, nous faisons le tri et remettons à l’eau les lieus noirs, moins fins. Nous croisons  un sous marin américain escorté par un bateau norvégien qui regagne la pleine mer. Le temps se couvre et le vent se lève. Nous faisons une pause et cassons la croûte près d’un séchoir à morues puis poursuivons notre avancée vers le sud. Sortis du Straumsfjorden, il nous faut traverser le Malangen (Nordfjorden) avec un vent défavorable. De l’autre coté, nous trouvons une petite baie pour bivouaquer (village de Tennskjaer).

Jeudi 10 Juillet 2003 :

Le plafond est bas et les nuages noirs menacent. Nous plions promptement notre bivouac. Après un petit détour par le port de Tennskjaer pour récupérer de l’eau et vider les poubelles, nous entrons dans le Gisundet en direction de Finnsnes.

Le petit port de Tennskjaer

La mer est calme, mais rapidement nous prenons une première averse et cela continue si bien que nous faisons une pause à Karvikhann. Nous nous réfugions dans un abri à bateaux où nous pouvons casser la croûte au sec. Nous repartons toujours sous la pluie, mais le vent nous est favorable et nos voiles entrent en action. Le soleil revient peu à peu et nous profitons aussi du courant. Le moral remonte.

Poussés par le vent et le courant…

Nous pensions nous arrêter à une île juste après la passe de Gibostad, mais elle est interdite, alors en attendant de trouver un autre endroit, nous pêchons. Cela mord facilement et nous prenons de quoi assurer notre dîner. Vers 17 h 30, nous accostons près d’un petit cap boisé. Le ciel se dégage complètement et il y aura du bois pour griller les poissons (17 milles).

La pêche en Norvège

Vendredi 11 juillet 2003 :

Grand beau, et une mer d’huile. Nous avons rendez vous le soir avec un ami kayakiste français, Michel, qui est monté en camping car pour profiter d’une autre manière de la Norvège avec son épouse.

Le vent est tombé, la mer est d’huile.

A peine partis le vent se lève et étant face à nous, il nous gène beaucoup pour traverser le fjord, et il finira par tomber complètement à notre passage sous le pont de Senja .Nous mangeons sur une petite ile peuplée d’oiseaux en tout genre qui défendent bruyamment leur progéniture. Des dizaines de sternes arctiques nous font un ballet aérien fascinant. Nous repartons sous le soleil de plus en plus chaud. Nous laissons à notre gauche Finnsnes qui est un bourg sans grand cachet et entrons dans le Finnfjorden. Nouvelle partie de pêche et cela mord tout de suite.

Katia et sans doute la plus belle prise du séjour.

Les paysages sont plus montagneux et plus sauvages. Nous avançons tranquillement sous un soleil qui tape de plus en plus fort. Nous arrivons au camping de Statvik vers 18 h 30 ou nous retrouvons nos amis. Soirée animée autour de quelques verres de pastis et de vin. Seul petit problème, le baromètre chute sans discontinuer. (18,5 milles)

Samedi 12 juillet 2003 :

Le ciel est couvert et il est tombé quelques gouttes. La mise à l’eau est assez tardive, vers 11 h 30. Nous longeons la cote en direction de l’île de Tramoy. C’est sauvage et paisible. Arrêt sur une île avec des moutons ; de nombreux oiseaux nous accompagnent. Arrêt pour dormir sur une petite île. Nous faisons l’impasse sur la pêche, pour ne pas nous dégoûter du cabillaud que nous avons déjà cuisiné de plusieurs manières : à la plancha sur une pierre chauffée au feu, en papillotes, à la sauce tomate, cru en carpaccio…(11,5 milles)

Dimanche 13 juillet 2003 :

Le ciel est encore chargé, mais le baromètre remonte. Nous commençons par une traversée de 4 milles en direction Mjosundet. La mer est plate, le vent est très faible, et en 1 h 30, le tour est joué. Nous nous arrêtons le temps de casser la croûte dans le fjord de Dyroy. Le décor est très alpin et on voit quelques glaciers briller au soleil.

Nous pêchons de belles morues pour le dîner. Nous apercevons à plusieurs reprises des marsouins. Sandrine ramasse quelques oursins, mais qui retournerons à la mer, car les premiers testés, ne sont pas très goûteux de l’avis des spécialistes qui viennent de la méditerranée. Nous poursuivons jusqu’au pont de Mjosundet, puis nous cherchons un lieu de bivouac en contrebas de la route. L’endroit est infesté de moustiques, Nous avons avancé de 14 milles. Ce soir, morue à la tomate, morue aux amandes, demain, nous ne pêcherons pas..

Lundi 14 juillet 2003 :

Grand beau temps. Nous pouvons observer la montagne en face de nous dans ses moindres détails, imaginer quelques itinéraires d’alpinisme empruntant les langues de glace qui la parcourent.

Nous partons vers 9 h 30. Le fjord est majestueux, car rectiligne sur 20 milles. De chaque coté les parois se reflètent dans l’eau sans une ride. Nous avançons bien et comme la pêche n’est pas à l’ordre du jour, il n’y a aucune raison de s’arrêter sauf lorsque les dauphins viennent faire quelques sorties entre nos kayaks. En milieu d’après midi, nous nous arrêtons sur l’île de Rolla ou nous allons demander de l’eau chez un norvégien qui rénove de vieilles maisons en bois datant du siècle dernier. Nous effectuons quelques courses à la supérette locale et reprenons notre avancée en direction de l’extrémité ouest de l’île. Vers 18 h 30, nous trouvons un agréable bivouac. Il n’y a pas de moustiques, un ruisseau coule à proximité, le soleil continue de briller, bref, c’est le Pérou, mais nous avons une petite fatigue. (21,7 milles).

Mardi 15 juillet 2003

Beau temps, vent du sud 3-4.Nous tardons un peu à nous lever, l’étape de la veille se faisant sentir. Nous partons avec le vent dans le nez en direction des îles de Rogla à environ 4 milles. La plus petite au nord, est très accueillante, avec ses plages de sable blanc et ses banquettes granitiques. Nous y cassons la croûte.

Pour éviter d’être trop exposés au vent, nous longeons la secondez par l’ouest. Le versant de cette île boisée est plus escarpé et des goélands ont investi chaque replat. Plusieurs îlots encadrent ces deux îles principales. Nous suivons ensuite la rive jusqu’à la presqu’île de Fauskevag. Très bel endroit.

Le vent forcit et nous nous arrêtons juste avant le pont de Tjeldsundbruma . (12,5 milles)

Mercredi 16 juillet 2003 :

Pour profiter du courant dans les étroitures du Tjelsundet, nous nous calons sur les horaires des marées. Le réveil est donc programmé à 5 h 30. Le temps est un peu brumeux, mais on entrevoit le soleil par intermittences. Nous embarquons vers 7 h 30. Le courant et le vent nous poussent et nous pouvons mettre à profit nos voiles. Par moment, nous faisons des pointes à 5-6 nœuds sans beaucoup peiner. Cela dure 4 heures jusqu’à la confluence avec le Fiskefjorden. Nous faisons une pause un peu après Dragland , près d’un petit lac ou nichent des sternes.

Nous  poursuivons ensuite jusqu’à Lodingen et avons droit à une bonne saucée avant d’y arriver. Nous nous installons au camping vers 16 h 30 après 21,3 milles de navigation.

Il se résume à quelques emplacements entourant une maisonnette avec wc ; douches et un petit salon. C’est très propre et bien entretenu. Seul point faible, le coin est très bruyant.

Nous faisons la connaissance d’un kayakiste norvégien solitaire originaire d’Arstadt. Nous échangeons nos connaissances sur le matériel puis nous allons nous coucher sans nous faire prier.

Jeudi 17 Juillet 2003 :

Réveil assez tardif. La météo est bonne. Nous passons la matinée à ranger nos affaires et à racheter à manger au supermarché voisin. Nous repartons en début d’après midi.

Le décor change et nous louvoyons entre des îlots de granit qui jalonnent la cote. Des sommets plus élancés sont visibles au loin. L’eau est calme et cristalline. Nous avançons tranquillement jusqu’à l’île de Rinoya, ou nous pouvons voir quelques maisons sur pilotis.

L’île de Rinoya et ses maisons sur pilotis.

Un peu plus loin, nous nous arrêtons sur une petite île digne des caraïbes : sable blanc, eau cristalline et gazon verdoyant. Nous avons parcouru 12 milles sans nous en apercevoir. Nous mangeons quelques bigorneaux ramassés par Sandrine en regardant la mer se retirer très loin… Demain, le portage matinal sera laborieux…. Mais demain est un autre jour…

Une eau digne des caraïbes

Vendredi 18 Juillet 2003 :

Le vent a soufflé toute la nuit. Au matin, il est encore de force 4 ou 5 mais le ciel est clair. L’estran est important et comme prévu, le portage s’annonce long. Finalement, nous trouvons une solution en tirant les kayaks sur l’herbe jusqu’à une plage donnant sur l’autre versant de l’ile.

Le portage matinal est parfois besogneux…

Nous embarquons vers 10h avec le vent dans le dos ce qui nous permet d’utiliser nos voiles. La houle est assez forte jusqu’au cap suivant puis elle s’estompe un peu rendant la navigation plus sereine. Le dédale d’îles devient de plus en plus dense. Il n’y a plus un nuage dans le ciel, le vent nous pousse gentiment et le décor est de plus en plus sublime. L’eau n’est pas très profonde, mais nous nous laisser aller à pêcher. Quelques dauphins nous indiquent ou plonger nos lignes. Patrick comme souvent utilise une mitraillette. Elle est redoutable avec ses 5 hameçons, mais pas que pour le poison, la jupe, gilet, si ce n’est les doigts sont exposés. Finalement, au bout d’un quart d’heure, il sort une belle morue, mais ce sera la seule.

Après 15 milles, nous nous posons sur une petite île rocheuse idéalement située au niveau de la vue. Le terrain n’est pas très plat et Stan préfère se choisir un îlot voisin.

Samedi 19 Juillet 2003 :

Le grand beau temps persiste. Nous retrouvons Stan vers 10h et repartons vers le sud. L’archipel reste assez dense en îles et en îlots et le paysage est toujours aussi spectaculaire. Après deux heures nous parvenons à l’île de Risvaer qui est séparée en deux par un chenal naturel. Le norvégien croisé à Lodingen avait comparé cette ile à Venise. Légère exagération, mais la dizaine de maisons sur pilotis ne manquent pas de cachet. A la sortie de cet unique « Grand canal », nous dirigeons nos gondoles vers une plage immaculée ou nous cassons la croûte.

Nous rentrons ensuite dans l’Oksfjorden qui rejoint le Raftsundet. Le décor change brutalement et nous avançons désormais dans une véritable vallée alpine. Le vent est contre nous et forcit désagréablement. Petite pause à Grakoya pour faire de l’eau puis nous continuons à remonter le fjord jusqu’à une île rocheuse dans une superbe crique. Au passage, nous croisons l’express côtier qui manœuvre pour entrer dans le Trollfjorden. Le ciel reste clair, mais le baromètre commence à faiblir. Ce soir, pas de poisson, mais un petit dessert inhabituel : une crème catalane mijotée par Sandrine. (15 milles)

Dimanche 20 juillet :

Cette fois ci, le mauvais temps est sur nous. Cela a commencé la veille au soir avec une lointaine bande nuageuse s’étirant plus au sud. Dans la nuit, des grondements nous ont confirmé la dégradation, et à 6 heures, la première rabasse tambourine sur la tente. Petite excitation pour rentrer tout ce qui traînait dehors, puis la longue attente commence avec l’alternance de lecture, dessin et introspections diverses. A midi, il pleut toujours et le vent souffle sans discontinuer (force 5-6). Vers 16 h, nous profitons d’une courte accalmie pour sortir un peu et déplacer la tente qui est en plein dans l’axe du vent. Puis, il repleut, le baromètre fléchit et l’ennui pointe son nez…

Lundi 21 Juillet 2003 :

Le vent est tombé et la pluie a laissé la place à un brouillard opaque et silencieux. Il se déchire parfois pour laisser filtrer quelques rayons de soleil. Nous en profitons pour grimper au sommet de notre petite île. Même si la vue est un peu bouchée, nous profitons de la beauté de notre environnement.

Le Trollfjord

Nous plions ensuite bagage et partons en direction du Trollfjord. C’est le site touristique du secteur, un fjord étroit et long d’un petit km. Nous y entrons en même temps que d’autres bateaux. Dommage que les parois verticales du fjord soient couvertes de graffitis divers. Malgré tout, Sandrine en profite pour faire une cueillette de bulots et de grappes de moules qui tapissent le bas des falaises. Ensuite nous repartons tranquillement en pêchant.

Six morues mordent. Nous nous posons finalement sur une île à la sortie du fjord face aux montagnes (12 milles).

Bivouac à la sortie du Trollfjord, le soleil est revenu…

Mardi 22 Juillet 2003 :

Le soleil est encore bien présent ce matin, mais des nuages lenticulaires n’augurent rien de bon. Nous partons vers 9 h 30. Le soleil se voile peu à peu et de gros nuages noirs s’imposent. Vers 10 h, nous nous prenons une sévère douche qui va persister jusqu’à Svolvaer. L’arrivée se fait sous de grosses rabasses. Nous cherchons un point de débarquement au travers des canaux. Nous nous amarrons finalement à un ponton proche du centre ville. Il pleut toujours et nous déambulons dans la ville. Après le supermarché, nous apprécions particulièrement le chauffage de l’office du tourisme. La pluie cesse peu à peu, remplacée par le brouillard. Nous repartons et nous nous installons deux fjords plus loin au camping de Kabelvag. Le temps reste couvert mais nous permet de manger dehors face à la mer.

Arrivée à Svolvaer.

Mercredi 23 Juillet 2003 :

Le temps semble meilleurs, mais le baromètre descend toujours. Tant pis, nous décidons de partir. Nous profitons encore un peu des commodités (séchage du linge, eau chaude…).

Vers 10 h 30, nous partons en longeant la cote et les montagnes granitiques qui la dominent. Nous avançons bien et vers 12 h 30, nous entrons dans le port de Hennigsvaer, la plus importante des plateformes de pêche des îles Lofoten. Le bourg se répartit de chaque coté d’un chenal pittoresque que nous visitons pendant que Stan cherche de l’essence pour son réchaud. Puis nous repartons et longeons de superbes falaises d’escalade ou évoluent  des grimpeurs qui nous font envie. Mais le ciel s’obscurcit et nous devinons que la suite ne sera pas fameuse, mais l’effet de groupe joue.

Nous entamons la traversée et le vent se met à souffler jusqu’à 4-5. C’est assez pénible, et heureusement, quelques îlots nous permettent de nous mettre ponctuellement à l’abri. Nous galérons un peu pour trouver un bivouac dans un labyrinthe de canaux et de petites iles assez inhospitalières. Nous en trouvons finalement une occupée par une vieille maison qui fera l’affaire. Nous sommes quelques km avant Valberg. (16 milles)

Jeudi 24 juillet 2003 :

Le réveil est un peu tardif, chacun justifiant ce laisser aller par le souci de ne pas réveiller les autres. Il ne pleut plus, mais le vent reste soutenu. Bien évidemment, c’est au moment de charger les kayaks qu’une grosse averse arrive. La navigation commence le long d’îles qui nous protègent bien du vent.

Samsund

A Samsund, il reste assez fort, avec un peu de houle. Le bourg n’est pas trop touristique et les quais sont occupés par de nombreux bateaux de pêche et deux baleinières. Nous croisons deux kayakistes irlandais très sympathiques et plutôt décontractés malgré le temps médiocre. Ils sont habitués. Ils naviguent en T shirts alors que nous avons revêtu notre tenue complète pour le mauvais temps. Nous gagnons ensuite le petit port de Steine .

Nous sommes toujours dans un archipel serré d’îlots de granit qui se succèdent tout le long de la baie ou nous nous installons pour la nuit. Les averses sont de plus en plus rares, mais nous sommes obligés de manger à l’abri de la bâche. Nous avons même un dessert de choix : du pain perdu. Nous dérangeons des lagopèdes en allant repérer les environs. Nous plantons la tente au sommet d’un mamelon de granit qui nous donne une vue grandiose sur la baie. (12 milles)

Vendredi 25 Juillet 2003 :

Patrick se lève à 6 h pour aller faire des photos. Le temps est clair, ciel bleu, pas de vent. Le démarrage est lent, on sent une petite fatigue. Nous montons sur notre ligne un nouveau leurre aux couleurs psychédéliques qui malheureusement ne passera pas le cap ou il s’accroche. Arrêt à Ballstad pour faire le plein d’eau, quelques courses et aussi de quoi reconstituer la ligne de pêche.

Nous traversons ensuite pour rejoindre une petite baie derrière l’île de Straumoya. Superbe coin entouré de montagnes pelées. Nous avons la surprise de voir des coquilles de coques, ce qui nous incite à chercher dans le sable et nous faisons une bonne récolte qui agrémentera l’apéro. Nous avons aussi des bières, mais avons la mauvaise surprise de voir que nous avons pris par mégarde des bières sans alcool.

Nous terminons la journée en montant comme souvent quand nous avons encore assez d’énergie, sur les crêtes environnantes. Ce sont de grands dômes granitiques s’étendant à perte de vue. Le rocher est excellent et invite à l’escalade. Le panorama se dévoile peu à peu et débouchons face a un fjord donnant sur la mer de Norvège.

Samedi 26 Juillet 2003 :

Nous partons vers 9 h et une fois sortis de l’abri de l’île, nous trouvons une houle désagréable. Elle s’accroît au passage du cap suivant. En l’absence de prévisions météos, nous décidons de filer directement sur Reine. Pendant plus d’une heure nous pagayons dans une houle cassante bien inconfortable pour les moins forts de la bande. Il nous faudra trois heures en tout pour arriver à notre destination.

Nous nous installons pour manger sous un séchoir à morue. Bien protégés maintenant que nous sommes dans le fjord, nous visitons le port et pêchons. La pression du matin est oubliée et nous profitons… Beaucoup de poissons sont pêchés et finalement remis à l’eau car nous en avons un peu marre de les vider et de manger toujours la même chose.

Nous installons notre bivouac dans un magnifique site entouré de grandes falaises type bigwalls du Yosemite. Nous sollicitons l’autorisation de rester une nuit auprès d’une ferme voisine. Un petit col nous sépare de la mer de Norvège sur l’autre versant.

Voyant encore de nombreuses coquilles vides, nous fouillons le marnage et récoltons encore une multitude de coques qui accompagneront les spaghettis. Ensuite, petite promenade digestive au col ou nous dominons une immense plage avec à notre droite une paroi granitique incurvée très impressionnante. En redescendant, nous croisons des lapins dans tous les sens. Arrivés à nos tentes, l’une d’elles n’est plus qu’à une vingtaine de cm de l’eau. Petit déplacement obligatoire. De nombreux cris d’oiseaux viennent nous bercer, suivis par les moutons qui viennent brouter autour des tentes.

Dimanche 27 Juillet 2003 :

Dernier jour de navigation. Nous faisons quelques détours dans le fjord pour visiter les recoins, mais le temps est couvert et la luminosité médiocre. Nous visitons le petit port de Reine et mettons le cap sur Moskene ou nous récupérons des informations sur les bus et les ferrys. Il commence à pleuvoir, alors nous filons directement vers Ha, le bourg le plus au sud des Lofoten et terme de notre voyage. C’est très joli bien que touristique. Nous nous installons au camping après une longue séance de chariotage.  (8 milles).

 

 

 

 

 

 

 

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