Raja Ampat, kayak en Papouasie

Périple réalisé du 15 janvier au 1er février 2019

La Papouasie occidentale est une province indonésienne. Elle jouxte la Papouasie Nouvelle Guinée, l’un des nombreux royaumes du Commonwealth. A l’ouest de la grande ile Papoue, coupée en deux par un trait de scie qui sépare les deux états, une myriade d’îles et d’îlots prolonge la péninsule à l’extrémité de laquelle se situe la petite ville de Sorong. C’est dans cet archipel prisé par des plongeurs venus du monde entier que nous avons effectué notre périple en kayak de mer. Ne trouvant pas de structure pour nous louer les embarcations, nous avons du nous résigner à passer par une agence offrant certes, plus de facilités et de confort, mais aux dépends d’une liberté qui nous est pourtant chère.

L’archipel de Raja Ampat, notre périple est en rouge.

Préparatifs

Après de nombreuses recherches sur Internet nous avons choisi de réaliser ce voyage avec Kayak4conservation, une structure locale qui met en parallèle le kayak de mer et la protection de l’environnement tout en permettant aux populations papoues de tirer un revenu grâce aux emplois générés par l’activité dans son ensemble. Ainsi, les kayaks sont fabriqués  localement à partir de moules de bateaux issues d’Afrique du Sud, ils sont d’excellente qualité. Les chambres d’hôtes sont elles aussi gérées par les populations locales. Ces divers apports financiers permettent aux différents villages de financer des écoles, des dispensaires médicaux et des opérations de sensibilisation à la protection de l’environnement. Le kayak de mer permet ainsi un « développement »  en harmonie avec la nature.

Une grande partie du prix de notre séjour va donc directement aux populations locales mais aussi au « Raja Ampat Research and Conservation Centre » (RARCC), une association qui milite dans la préservation de cet épicentre de la biodiversité mondiale. Le RARCC engage les communautés autochtones locales dans le déploiement de projets financiers autonomes et la création de petites entreprises stimulant la conservation et la protection de l’archipel de Raja Ampat mais aussi des générations présentes et futures. Notre voyage, a donc un impact dans le développement durable de cette région du globe et cela a été important pour nous dans le choix de la structure.

Notre circuit autour de l’île de Gam.

Le voyage

Il nous faut quasiment deux jours pour arriver au départ de notre périple.

Nous sommes 4 : Dany, Philippe, Patrick et Sandrine. Nous avons déjà fait  de nombreux voyages kayak ensembles et fonctionnons de la même manière. Ayant des plans de vol différents, nous nous retrouvons à Jakarta ou nous prenons l’avion de nuit de Garuda Indonésia pour Sorong.

Sorong et ses maisons sur pilotis.

A peine débarqués, quelqu’un vient nous chercher à la descente de l’avion et nous conduit au port où un petit bateau nous emmène sur l’île de Kri, à 70 km de là. Quelques plongeurs nous accompagnent pour rejoindre la structure de Papua Diving située juste à coté de celle de kayak4conservation et dépendant aussi du RARCC.

Dans les rues de Sorong

Après 1h30 de navigation, nous arrivons au ponton ou nous sommes accueillis avec des jus de fruits par deux jeunes frères d’une vingtaine d’années d’origine américaine mais qui ont passé toute leur vie en Papouasie : Morgan et Atson. Ils s’occupent de la partie kayak tandis que leurs parents gèrent la structure de plongée. Ils maitrisent l’indonésien et plusieurs dialectes locaux et marchent pieds nus quelque soit le sol. Nous aurons l’occasion surtout à notre retour d’échanger avec eux quant à leur vie un peu différente de l’américain moyen. Ce sera passionnant.

L’hébergement sur l’île de Kri.

Ils nous emmènent à quelques centaines de mètre dans la partie kayak ou nous avons chacun une petite maison avec terrasse près de sanitaires et d’une salle à manger ouverte sur la foret. Repas, puis  gouter agrémenté de mini bananes à 17h. Nous nous posons, et malgré la fatigue nous apprécions notre premier snorkeling au ponton des plongeurs ou nous avons un aperçu les fonds qui nous attendent. Il y a beaucoup de poissons et des coraux multicolores. Nous voyons nos premiers requins pointe noire.

Les rencontres avec un requin à pointes noires sont fréquentes mais ne présentent pas de réel danger.

Nous sommes un peu au radar compte tenu du décalage horaire et nous couchons sitôt le repas avalé. Ce sera dans la plupart des cas, ici comme dans les gites suivant riz, poisson et différents légumes sautés pour certains, inconnus, parfois des œufs et rarement du poulet. Nous serons bercés ou réveillés par les guides et travailleurs papous qui habitent une case à coté de la notre et qui discutent une bonne partie de la nuit. Sans compter la pluie qui tombe violemment par moment…

Le menu classique à base de riz, de légumes et de poissons ou occasionnellement de poulet ou d’omelette.

Vendredi 18 janvier :

Après une nuit en pointillés, nous sommes réveillés vers 5 h  par les papous qui discutent et rigolent ainsi que par les bruits de casseroles et de préparatifs du petit déjeuner. Vers 6 h, les oiseaux et les insectes  s’y mettre à leur tour, mais c’est un plaisir… Le ciel est nuageux,  il ne pleut plus.

Sur l’ile de Kri, après la pluie…

Petit déjeuner de riz sauté, d’œufs et de légumes et à 8 h 30 nous chargeons les kayaks qui nous font plutôt bonne impression.

Chargement des kayaks et dernières recommandations d’Atson et de Morgan.

Nous serons accompagnés par un guide papou : Juventus, d’un apprenti guide : Robin, et d’un troisième larron qui a envie de découvrir le métier : Anton.

C’est parti…

Il y a pas mal de vent alors nous attaquons le périple à l’envers en traversant le chenal au nord, en direction de l’île de Gam. Comme début, c’est un peu pénible, la mer est hachée, avec un vent de travers. Après plus de 5 km de traversée (1h30), nous arrivons vers une mangrove aux fonds bleus, avec une eau très claire qui laisse voir de superbes coraux. Un chenal labyrinthique la traverse. C’est très varié, grands arbres, palétuviers de toutes tailles, et déjà quelques oiseaux à observer…

Un chenal dans la mangrove traverse la bordure sud de l’île de Gam.

A la fin, nous passons dans une petite grotte pour ressortir dans une grande baie. Arrêt sur une plage de sable pour le pique-nique. Dans nos petites boites genre bento il y a du riz, des légumes et un œuf ou du poisson. Nous complétons cela avec quelques bombons et un café instantané froid, et repartons…. Le soleil est de retour.

Traversée insolite avant de retrouver les eaux libres.

Le relief des iles est très accidenté ce qui permet d’admirer la variété des arbres, et la végétation luxuriante. Le long des falaises poussent des orchidées. Celles qui sont en fleurs sont roses…

Nous arrivons à Yenanas où nous passerons la nuit.

L’arrivée à Yenanas, sur la côte est de Gam.
Yenanas, pavillon avec vue sur la mer…

Samedi 19 janvier

Lever 5h. Nous devons aller voir les oiseaux de paradis avec un guide local, mais rien ne bouge. Nous allons nous recoucher. Il y a une panne de réveil dans l’air ? Finalement, à 6 h30, deux jeunes garçons pleins de bonne volonté nous y emmènent. Montée dans la jungle sur un sentier plus ou moins aménagé pendant 30 mn jusqu’à une crête d’où on peut observer ce splendide oiseau en jonglant avec les feuillages qui nous les cachent.

Le Caroline Guest House est niché aux abords de la seule plage du secteur.

Vers 9 h30, nous reprenons les kayaks pour rejoindre un autre campement à une heure de navigation : Caroline guesthouse. C’est un superbe endroit : trois petites maisons sont perchées au dessus de coraux multicolores, reliée à une plage par un chemin sur pilotis. Nous allons tout de suite profiter des fonds magnifiques avant d’aller manger.

Petit coin de paradis…

Dans l’après midi, après la sieste de nos guides, nous allons faire un tour vers de petites iles avec un arrêt sur un magnifique site de snorkeling. Juventus va nous chercher des noix de coco en grimpant en haut d’un cocotier.

Snorkeling le long des îles Mushroom.
Juventus fait la distribution de noix de coco…
Pas le temps de sortir les pinceaux, alors Caroline restera en noir et blanc…

Dimanche 20  janvier :

Départ 8 h. Nous poursuivons vers l’ouest le long des îles de la veille que nous continuons de raser au plus près, guettant les oiseaux et les éventuels animaux.

Premiers « champignons » sur une mer aux eaux cristallines.

Nous gagnons la cote sud avec quelques pauses de snorkeling en pleine eau en tirant les kayaks pour Sandrine et Philippe. Comment résister quand la limpidité de l’eau et la faible profondeur nous laisse deviner tant de belles choses. En progressant dans la baie, les ilots se multiplient, les perspectives et les éclairages aussi bien de la mer que des falaises changent.

îlots en apesanteur.
Constructions précaires adossées à la cote rocheuse.

Nous arrivons à Warikaf vers 16 h. Un petit groupe d’habitations avec trois cases pour nous, et une famille nombreuse avec des enfants qui s’en donnent à cœur joie jouant dans l’eau avec des pirogues à leur taille.

Arrivée à Warikaf.
La vie sur l’eau s’apprend dés le plus jeune age.

Une source d’eau douce est captée et arrive sur le ponton. Nos kayaks sont attachés en pleine eau, il n’y a aucune terre ferme si ce n’est l’accès à une grotte d’où vient le captage. Sous nos pieds, des quantités incroyables de poissons, et autour de nous des montagnes escarpées.

Warikaf vu d’un sommet voisin

Une fois douchés et changés, notre hôte nous emmène après une centaine de mètre en bateau, à un ponton d’où part un sentier aménagé avec force rampes échelles pour atteindre une plate forme perchée sur un sommet dominant la baie.

La côte nord de Gam

Nous y restons jusqu’au crépuscule admirant la beauté du lieu et les multiples ilots ainsi que les plus hauts sommets tout en guettant les oiseaux toujours plus actifs en fin de journée. Dany est équipé de jumelles très performantes et nous voyons beaucoup de cacatoès, et d’autres oiseaux plus furtivement.

La forêt mystérieuse, ses bruits, ses cris, sa vie…

Comme pour toutes les nuits, pas de problème pour se coucher tôt, nous sommes fatigués, et le réveil arrive toujours entre 5 et 6 heures quand nos hôtes et nos guides commencent à discuter et à faire la cuisine.

Le « port » de Warikaf.

Lundi 21 janvier :

Nous partons tôt, vers 7 h car nous avons une longue étape, et nous voulons profiter du courant qui va nous ramener vers le large. Le chenal se resserre, et le courant nous porte.

Le chenal se resserre et le courant devient plus fort.

C’est bien pratique. Nous croisons quelques barques qui remontent et qui nous saluent avec moult sourires puis nous débouchons dans une baie qui se prolonge au sud par de la mangrove, soit disant le fief des crocodiles. Nous soupçonnons un peu nos guides de voir des crocodiles là ou nous avons envie d’aller, pour couper au plus court… Notre engouement à explorer tous les recoins du rivage s’accommode mal de leur volonté à arriver le plus tôt possible à la fin de l’étape…

Le défilé ressemble désormais à une rivière

Nous longeons ensuite la cote après une petite pause de snorkeling et entamons la première grande traversée de la journée vers l’île de Apibok.

Dernière pause avant la traversée.

La mer est calme, et le courant semble encore un peu nous aider . Il nous faut 1 h 3/4 pour atteindre la première ile (10 km). Nous sommes un peu tristes de voir qu’il y a beaucoup de plastics apportés par les courants.

Traversée vers l’île d’Apibok sur une mer d’huile. Au loin on devine les îles de Fam.

Nous cassons la croute et enchainons pour rejoindre une autre ile à l’ouest de Yeben qui nous permettra d’être à pied d’œuvre pour la traversée du lendemain.. Encore une heure de navigation et nous parvenons sur une plage qui sera notre lieu de bivouac. Seul Dany a encore assez d’énergie pour aller voir les fonds.

L’île où nous bivouaquerons avant la traversée vers Fam.
Bivouac grand confort qui aurait pu se transformer en naufrage, la marée s’étant arrêtée à quelques mètres de la tente.

Le temps passe, nous bullons et la longue langue de sable sur laquelle nous avons accosté disparait peu à peu avec la marée qui monte. Chacun choisit son lieu pour dormir, en hamac pour Philippe et sous des tentes pour Dani et nous. Il n’y a pas beaucoup de place. La marée continue de monter, et le coin repas prévu disparait sous 10 cm d’eau. Cela devient un peu préoccupant et nos guides commencent à creuser des tranchées pour détourner l’eau qui gagne de plus en plus en direction des tentes. Cela à l’air de se stabiliser vers 18 h 30. Ouf. Nous mangeons à la frontale. Nous sommes censés gérer les repas pour les deux jours de camping du séjour. Nous avons des pâtes déjà assaisonnées à cuisson rapide que nous partageons avec nos guides qui ont fait du riz. Ils ne maitrisent pas trop visiblement la cuisson sur réchaud à essence, et c’est un peu brulé…Qu’importe, nous avons surtout envie d’aller dormir en prévoyant de se réveiller tôt pour surveiller la montée des eaux, car nous ne sommes pas complètement en confiance, et Juventus qui est censé parler anglais, en est en fait au stade débutant, alors, ce n’est pas facile de communiquer…Il est gentil, mais un peu dans l’improvisation.

Coucher de soleil sur Gam

Mardi 22 janvier :

En fait, nous nous réveillons avec une marée très basse vers 5h45, il n’y a pas eu de souci, si ce n’est le troisième guide, Anton qui reçoit un appel téléphonique de sa petite amie à 1h du matin et qui entame une longue et bruyante conversation à 2 m seulement de notre tente. Sandrine se lève pour lui faire comprendre qu’il peut s’éloigner un peu. Incroyable le temps qu’il passera au téléphone  durant notre voyage avec sa dulcinée pendant que les deux autres se moquent de lui. A 3 h du matin il est encore en grande conversation. Juventus et Robin ont dormi à même le sable, juste sur une bâche après avoir fait bruler tous les plastics que nous avions ramassés. Et nous étions sous le vent…. Comme toujours, ils sont de bonne humeur et chantent ou se moquent les uns des autres dès le réveil.

A marée basse, des ilôts de fragments de corail apparaissent ça et là.

Départ vers 7h30 pour Batu Rufus.

1h45 de navigation (13 km) un peu longuette sous un soleil déjà bien chaud. Comme pour la traversée précédente, nous ramassons les bouteilles vides et autres plastics qui flottent ça et la dans les zones ou les courants les amènent.

La « porte d’entrée » de Batu Rufus, une île ou nous sejournerons deux nuits.

Lorsque nous atteignons la première ile, Juventus nous indique un étroit chenal qui permet d’entrer dans un lagon ou nous découvrons notre destination : Batu Rufus. Encore un endroit improbable et superbe. Une plateforme semble aménagée au sommet de l’ile…

Batu Rufus et son lagon vert
Encore un superbe endroit que nous quitterons à regret.
Les iles de Far Well

Après un encas de petits beignets, nous allons découvrir les fonds en partant de la plage. La passe est magnifique, cela grouille de poissons et de coraux énormes plaqués à la verticale sur les falaises. La marée monte et lorsqu’on longe l’ile vers l’est il y a beaucoup de méduses qui ne piquent pas, mais ce n’est pas près agréable. Il y a aussi quelques plastics, c’est désolant…Nous voyons malgré tout une tortue et quelques requins à pointe noire.

Snorkeling autour de l’île
De nombreuses anémones de mer aux couleurs éclatantes sont colonisées par les poissons clown.
Joueur, ce poisson clown s’est aventuré loin de son anémone protectrice.

En fin de matinée, nous faisons une courte traversée pour rejoindre le site emblématique de la région : Paynemo. Un ensemble d’iles très déchiquetées au milieu de lagons aux eaux teintées d’un assortiment de bleus incroyables en fonction de la profondeur et de la nature des fonds. Nous visitons tous les recoins avant d’accoster à un ponton qui permet de monter grâce à un escalier imposant vers un belvédère d’où nous dominons l’ensemble du secteur. Pour une fois, nous n’y serons pas seuls, et des hors- bords débarquent des touristes qui viennent des petits bateaux de croisières qui mouillent au large. Rien de pesant, il n’y a pas trop de monde, d’autant que c’est l’heure du repas.

Piaynemo, un vrai paysage de carte postale.

Nous rentrons vers 14 h30 et faisons honneur au lunch en faisant la connaissance d’autres touristes qui habitent au même endroit. Ce sont deux grecs et une petite amie russe de l’un d’eux…

Dans le dédale des iles déchiquetées de Fam

Nous faisons encore un snorkeling pour ceux qui ont encore de l’énergie et montons au point de vue admirer le paysage…

Le soir, à marée haute, l’eau envahit la digue naturelle où sont construites les cases de Batu. Est-ce un effet du réchauffement climatique ?
Le lagon de Rufus.

Mercredi 23 janvier :

Nous sommes un peu fatigués. Nous retournons vers Paneymo pour aller snorkeler sur la cote sud en passant pas une langue de sable qui évite de faire tout le tour. L’après midi, nous faisons le tour de l’ile de Rufus en snorkeling. Nombreux requins, quelques tortues et raies. La visibilité est meilleure que la veille.

Traversée de l’archipel pour accéder à la côte ouest de Fam.

La traversée de retour ne nous motivant pas trop, nous négocions pour revenir en bateau en tirant les kayaks derrière. 25€ par personne, ça nous va pour économiser nos forces et éviter une journée de kayak en pleine mer et en pleine chaleur.

Départ vers Arborek et hésitation sur la façon de tracter les kayaks.
Le convoi sort du lagon de Batu Rufus, heureusement, la mer est calme.

Nous partons vers 8 h30. Juventus n’a jamais fait cela, et il veut attacher les kayaks les uns à coté des autres, en radeau. Nous avons beau lui dire que cela ne va pas marcher, il faut l’intervention du maitre des lieus pour qu’il accepte des les mettre en guirlande. Cependant, comme il tient à rester dans le dernier, cela fait comme une ancre flottante et nous avons droit à moult chavirages d’une partie des kayaks dès que la vitesse est un peu importante, le tout assorti de quelque ruptures des cordelettes qui relient les kayaks. Un peu d’animation somme toute… Nous, nous apprécions d’être dans le bateau et on a droit à quelque bonnes parties de rigolade. Il nous faudra 2 h pour arriver à Arborek.

L’île d’Arborek et ses plantation de palétuviers pour réduire les effets de l’érosion.

Grosse chaleur. L’ile est en fait un immense village avec une grande église, quelques commerces, de nombreux homestays et beaucoup de touristes qui viennent faire du snorkeling en espérant croiser des raies Manta. Notre gîte compte une dizaine de cabanes et est un peu excentré . Nous croisons quelques français plongeurs.

Le pourtour de l’île est entouré de hauts fonds. Il faut alors tirer les kayaks sur plusieurs centaines de mètres.

Après avoir mangé, il nous reste beaucoup d’énergie vu que nous n’avons pas pagayé, nous partons voir les fonds. En fait, le long de l’ile passent de forts courants, et c’est là ou nous verrons peut être le plus grand nombre de poissons du séjour. La marée étant au plus bas, nous partons en trainant les kayaks dans 10 cm d’eau sur plusieurs centaines de mètres. Les kayaks nous permettent d’être plus autonomes et de pouvoir aller aussi loin que nous en avons envie.

Les forts courants qui longent l’île attirent des gros poissons. C’est le fief des raies mantas, des dauphins et des requins.

Vers 15h, nous avons en théorie rendez vous avec Juventus pour essayer d’aller voir des raies manta, mais, à 15h30, nous finissons par aller le chercher en laissant les kayaks vers le ponton d’arrivée, il se réveille juste, et nous ne le sentons pas bien motivé. Ce sera un tour au large de l’ile à contre courant sans voir grand-chose de passionnant…. et finalement c’est un peu galère pour regagner l’ile à contre courant.

Coucou, je suis là !

Le soir, il y a du poulet en plus du poisson au menu et un grand nombre de plats de légumes. Dany, plutôt carnivore est content. Il y a aussi des bières auxquelles nous faisons honneur.

Vendredi 25 Janvier :

Au petit déjeuner, il y a des frites, whouaa !!! trop bon, cela change du nasi goreng.

Comme d’habitude, Juventus veut aller directement au homestay, et nous ne comprenons pas trop l’itinéraire prévu. Nous préférons couper au plus court pour rejoindre la cote, les laissant profiter du courant au milieu du bras de mer.

L’arrivée dans Beser Bay

Le courant est en effet fort et à tendance à nous dévier de notre route, mais nous insistons, et nous avons le plaisir de croiser plusieurs groupes de dauphins. Nous rejoignons finalement la cote 1 h 30 plus tard. C’est plutôt de la mangrove, mais variée avec parfois de grands palétuviers et quelque cabanes sur pilotis. Toujours beaucoup de coraux se laissent deviner dans les eaux peu profondes. Nous débouchons finalement dans Beser Bay ou une multitude d’iles apparaissent. Nous retrouvons nos guides qui nous mènent au gite.

Le homestay de Beser Bay, caché entre un chapelet d’îles et la mangrove.

La beauté du lieu nous enchante et nous avons hâte d’aller explorer la baie. Nous mangeons rapidement et n’avons pas envie d’attendre 15 heure que nos guides aient fait la sieste. Nous leur laissons quartier libre et repartons, bien que la matinée ait été malgré tout bien remplie. Cette grande baie est bordée par un vrai labyrinthe d’iles et de baies cachées et très découpées.

Petite grotte dans une île de Beser Bay

Nous prenons plaisir à tout découvrir, du moins au début. Ensuite, un de nous va voir et si ça vaut vraiment le coup, nous le rejoignons. Nous passons dans une grotte tunnel qui donne accès à une baie cachée. Plus loin, nous débarquons pour aller reconnaitre plusieurs grottes ou nichent d’énormes chauve souris. L’eau est souvent laiteuse, mais malgré tout claire, et il y a peu de fond. Nous suivons pendant un long moment une raie léopard qui vole doucement entre deux eaux.

Après 3 h de navigation, nous sommes un peu calmés et rentrons en traversant le dédale d’ilots plus au large.

La grotte tunnel de Beser Bay

Nous passons la fin de la journée dans les hamacs à regarder les nombreux poissons sous les pilotis de nos terrasses. De temps en temps, un petit requin ou une raie passent.

Beser bay

Samedi 26 Janvier :

Départ à 8 h. Nous devons essayer d’aller voir des raies manta car notre itinéraire passe au milieu de zones de hauts fonds avec des courants importants en plein milieu du chenal. C’est à environ 6 km de la cote, et avec les différents courants, c’est assez besogneux.

Départ pour aller voir les raies.

Nous sommes un disséminés, Juventus est avec Sandrine, et les autres plus au sud. Nous voyons les uns et les autres des groupes de raies, mais, c’est fugace, il faudrait se mette à l’eau pour en profiter pleinement. C’est ce que fait Philippe sans se poser de questions, et Robin, l’aide à profiter du courant pour se rapprocher et bien les voir.

Vision pour le moins fugitive d’une raie manta qui barbotait autour de nos kayaks.

De son coté, Sandrine seule avec Juventus ronge son frein et renonce quand il lui assure qu’il y en aura certainement beaucoup plus à un ponton planté au milieu de nulle part, sur un haut fond, et où nous avons convenu de nous arréter pour snorkeler.

A la sortie de Beser bay

Hélas, cela ne se passera pas comme prévu. Le garde qui est sur le ponton dit à notre guide que le snorkeling est maintenant interdit. Nous sommes dégoutés. Dany fait une tentative pour aller discuter, mais le garde ne lève même pas les yeux de son téléphone.

Sur les hauts fonds, à l’approche des zones à fort courant où se trouvent les raies.

Juventus propose de rejoindre la pointe ou nous devons camper le soir pour profiter des fonds. Nous préférons essayer de retourner dans la zone ou nous avons vu les raies, mais sans succès. Nous traversons ensuite au plus court pour rejoindre la cote et la longeons pour retrouver la plage prévue.

Nous mangeons et partons voir les fonds. Mais, le corail est très abimé, même s’il y a quelques belles choses. Nous devenons difficiles.

Ce homestay abandonné fera très bien l’affaire pour notre bivouac.

En fait, sur la plage, il y a quelques cabanes abandonnées. L’une n’a pas encore de murs. Nous nous installons dans cette dernière avec Patrick, sans double toit, puisque nous en avons un en dur, pendant que nos guides en squattent une autre et que Philippe et Dany montent tente et hamac dans une plus grande en retrait qui devait servir de salle à manger.

Au menu ce soir, Aligot lyophilisé, Tagine lyophilisé et…
… du riz, bien sûr. Cuisiné avec brio par Robin.

Ce soir au menu : repas de lyophilisés que Philippe a acheté en France pour les tester, complété par du riz cuit par nos guide sur un feu de bois. Cette fois le riz est tip top. Quant aux lyophilisés il est inutile d’investir dans du haut de gamme, ce qu’on trouve en supermarché suffit bien.

Pas besoin de berceuse pour aller dormir, mais à 1 h du matin, c’est la tempête. Gros coup de vent et rapidement des trombes d’eau. Nous maintenons la tente comme nous pouvons, et le niveau d’eau monte dedans, cela devient une piscine…Heureusement, tout ce qui craint retourne vite dans les sacs étanches. Avec l’aide de Dany, nous démontons tout et trouvons refuge dans une cabane vide. ou il s’est aussi réfugié.. Philippe a joué moins fin, il a été dans le refuge des guides, et il semblerait qu’il y ait des ronfleurs chez eux…

La sieste du varan

Dimanche 27 Janvier :

La tente est bien mouillée, et le temps, encore couvert, ne permet pas de la sécher. On verra cela plus tard. Nous embarquons vers 8 h30, poussés par un bon courant. Il y a pas mal d’oiseaux, et nous faisons plusieurs arrêts pour les observer. En 2 heures, nous sommes au homestay suivant, 1 km avant le village de Sawat Darek. Les bungalows sont luxueux avec sanitaires dans chaque chambre ! Nos hôtes ne sont pas papous, mais indonésiens.

Le Homestay de Sawat Darek

Nous faisons sécher les affaires. Bullons un peu, et vers 15 nous reprenons les kayaks pour aller au village. Il n’est pas très intéressant et nous y retrouvons les rues de petites maisons avec des barrières bien alignées, bien loin du village traditionnel. Une grosse église trône au milieu. Nous retrouvons quelques touristes venus de bateaux de croisières qui visitent le village ou font de la plongée sous le ponton.

La rue principale de Sawat Darek

Nous faisons une tentative pour suivre un sentier pas très entretenu, alternant béton et bois qui traverse une zone marécageuse en direction d’un lac, puis qui ensuit permet de rejoindre la cote nord de l’ile. Mais, des nuages de moustiques font fuir Sandrine très rapidement et les autres pas très longtemps après.

Le sentier « touristique » pour rejoindre l’autre côté de l’île.

Retour à notre gite. Repas très élaboré, encore du poulet…

Barque à balancier traditionnelle. Le fond est creusé dans un tronc comme cela se pratique pour les pirogues.

Lundi 28 Janvier :

C’est notre dernier jour de kayak. Nous prenons nos pique-niques craignant que nos guides n’aient envie de rentrer trop rapidement. Nous longeons la cote  de Kri poussés par le courant et une brise légère. Petit arrêt snorkeling, et nous parvenons en fin de matinée à Yenbula, à la pointe de l’ile. Nos guides nous y attendent. Il y a beaucoup de bateaux de plongeurs au ponton et dans la baie qui sépare le village de petites iles. Visite du village, identique aux autres, mais avec une église fraichement construite et d’un luxe un peu ostentatoire.

L’église de Yenbuba, un luxe choquant au milieu des cabanes faites de bric et de broc.

Magnifique snorkeling au niveau du ponton, avec beaucoup de gros poissons. Après, nous préférons rejoindre une petite plage plus tranquille pour manger.

Petite île en face de Yenbuba

Pas pressés d’arriver, nous faisons le tour de l’ile par la cote sud plus intéressante que le nord ou qui n’est qu’une succession de structures touristiques. Arrivée vers 15h au centre. Nous retrouvons nos chambres, quelques petits beignets d’accueil et attaquons un le nettoyage et le tri de nos affaires…

Dernier snorkeling au milieu des coraux

Petite bière pour l’apéro et un repas varié : poulet, poisson, chou sauté, patates douces, haricots vert, terminé par des fruits pour nous inconnus et qui nous régalent.

Nous croisons des bancs de gros poissons perroquet à bosses.

Les deux jeunes américains partagent notre diner et nous faisons le point sur les différents aspects de notre voyage afin qu’ils améliorent ce qui peut l’être. C’est passionnant pour nous aussi de découvrir leur vie, celle de leur famille et leur implication dans ce projet d’aide au développement des autochtones. Nous prenons rendez vous pour une visite des installations le lendemain.

Coquille vide

Mardi 29 Janvier :

A 9h, nous retrouvons Atson et Morgan. Nous passons par un petit raidillon de montagne pour rejoindre une piste d’atterrissage en construction ou un hangar climatisé bourré de matériel accueille un hélicoptère qui a été construit en kit sur place. Un autre est en cours de construction, des pilotes et des mécaniciens viennent se former ou encadrer des formations. Impressionnant !.

Le petit hélicoptère construit dans les ateliers de la RARCC

Nous descendons ensuite rejoindre l’endroit ou est basée la RARCC..

Il y a beaucoup d’activité, et plus d’une centaine d’employés. Des bâtiments sont en construction et de nombreux autres projets sont en cours. Il y a une partie lingerie, du compostage à partir de déchets de coco. On fait aussi de l’huile de coco à des fins cosmétiques. Des panneaux solaires couvrent tous les bâtiments. L’eau de pluie est récupérée dans de grandes citernes depuis chaque toiture. Nous visitons le hangar ou sont construits les kayaks et les bateaux qui servent aux plongeurs.

L’atelier kayak et le moule qui sert à construire ceux que nous avons utilisés.

Max, le fondateur de la structure nous présente un prototype de trimaran très léger qui sera équipé de panneaux solaires afin de remplacer les moteurs thermiques des bateaux de plongée, trop gourmands en essence. Il nous parle avec enthousiasme de tous ses projets à la fois pour contribuer au développement local mais aussi pour rendre le plus écologique possible les activités touristiques de la structure. Même si le voyage nous a couté cher, nous sommes heureux de participer un peu à ce que nous voyons.

Coquille pleine…

L’après midi, la pluie intermittente ne nous incite pas à retourner nous mettre à l’eau au ponton pour une dernière plongée, sauf Philippe qui en profite jusqu’au bout. Dany part pour grimper au sommet de l’ile espérant voir de nouveaux oiseaux et des animaux inconnus, il ne sera pas déçu.

Lémurien (couscous) attiré par les odeurs de cuisine.

Le soir, nous dinons de nouveau avec nos deux jeunes managers, et ils nous emmènent ensuite dans la nuit observer les animaux, en particulier les crabes de cocotier.

Crabe de cocotier

Mercredi 29 Janvier :

Départ pour Sorong et visite de la ville qui n’offre guère d’intérêt si ce n’est un fabuleux marché loin des quelques sites touristiques.

Arrivée à Sorong, Abordage par les chauffeurs de taxi qui veulent être les premiers à proposer leurs services.
Beaucoup de pollution dans la ville. Cela explique en partie les nombreux déchets rencontrés à la faveur des courants.
Le marché de Sorong.

Jeudi 30 et vendredi 31 janvier :

Long retour vers la France.

Sandrine et Patrick

 

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