Nicaragua, une mer et des volcans entre deux océans

Par la diversité des paysages qu’il propose le Nicaragua est une destination qui nous tentait depuis longtemps. La jungle, plus sauvage qu’au Costa Rica, les volcans pour certains actifs, sans oublier les rivages des deux océans, Atlantique et Pacifique, voilà de quoi remplir un beau programme.

Le kayak étant un des moyens que nous privilégions pour nous immerger dans la nature, nous avons donc cherché à faire un voyage axé sur cette pratique  : de la rivière dans la jungle, du cabotage autour des îles de la grande lagune intérieure, aux mangroves de la cote pacifique. Le tout, complété par la visite de quatre volcans…

La chaîne de volcans au nord de Managua

Je n’ai trouvé qu’un seul site qui proposait plus ou moins ce que nous cherchions, et nous avons donc fait au plus simple avec cette agence. Il existe cependant d’autres prestataires dont nous avons trouvé l’adresse, mais nous n’avons pas poussé plus loin les recherches, ceux-ci ne proposant qu’un aspect de ce que nous recherchions. En plus, le responsable étant français (Philippe Tisseau), cela facilitait les échanges, même si nous parlons un peu espagnol :

http://www.jungleriverkayak.com/index.htm

Au départ, nous avons eu des échanges très réactifs avec lui. Puis ceux-ci sont devenus progressivement plus approximatifs au niveau des retours et des détails, et en arrivant, nous avons appris qu’il avait vendu son affaire fin décembre pour des raisons de santé, ce qui expliquait le fait qu’il ne répondait pas toujours à nos courriers.

Quoi qu’il en soit, les repreneurs se sont bien occupés de nous même si parfois on sentait un peu d’inexpérience au niveau du guidage. Rien de très grave.

Nous avons donc passé trois semaines dans ce pays avec 5 amis habitués à partir ensemble (Angel, Carole, Pierre, Sandrine et Patrick). L’agence s’est occupée de nous pendant 15 jours, puis, sur le reste du séjour, nous nous sommes débrouillés.

Carte simplifiée du Nicaragua

Carnet de bord du voyage

Mercredi 1° janvier

Partis de Genève pour les uns et de Bilbao pour les autres le matin du premier janvier, nous nous retrouvons à l’aéroport de Panama, déjà bien fatigués. Nous faisons une petite sieste quelques heures sur nos matelas avant de prendre un dernier avion pour Managua où nous sommes attendus par Carlos, notre chauffeur pour les jours suivants. Arrivée à notre hôtel au centre de Granada vers 11 h du soir, ce qui fait à l’heure française 7 h de plus (6 h du matin). Les chambres confortables se répartissent autour d’un patio occupé par une piscine dont nous ne profiterons pas ce soir.

La plupart des hôtels situés en ville sont construits autour d’un patio.

Jeudi 2 janvier :

Nuit un peu courte, nous nous sommes réveillés vers 4 h sans parvenir à nous rendormir. Nous déjeunons assez tôt déjà attirés par les oiseaux qui passent au dessus de nous.

Nous découvrons pour ceux qui le veulent le petit déjeuner typique : riz et haricots rouges, œufs et fromage type feta.

Notre guide est là vers 9 h et nous partons au volcan Mombacho à une demi-heure de voiture. Nous découvrons l’état des routes, la vie des petites échoppes, les carrioles avec des chevaux ou des bœufs, et beaucoup de gens qui se déplacent à pied. A coté de cela quelques gros 4×4 presque neufs…

Sentier autour du cratère du volcan Mombacho

Notre chauffeur nous laisse à l’entrée du parc du volcan où les touristes sont pris en charge par des guides. Il n’y a pas grand monde. On peut choisir la ballade vers le sommet ou aller sur des câbles et des tyroliennes dans la canopée. Nous sentons l’attrape touriste et optons pour la marche. Un guide nous accompagne. Par une navette en 4×4 nous rejoignons le sommet du volcan et le départ d’un sentier qui fait le tour du cratère.

La végétation luxuriante compense largement l’absence de vue due à la brume quasi permanente qui coiffe le volcan.

La végétation dégoulinante d’humidité à cause du brouillard quasi permanent est magnifique. Les gouttes d’eau perlent de partout. Beaucoup de fleurs plus ou moins inconnues. Des informations sur le site, la faune et la flore nous sont données au fur et à mesure de la ballade. Notre guide « el tigre » comme il se fait appeler, maitrise son sujet. Par moment des trouées nous font apercevoir l’intérieur du cratère et ses a pics recouverts d’une jungle dense. Petit aperçu fugace sur le lac dans la vallée avec son chapelet d’iles formées par la dernière éruption.

Nous discutons avec plaisir avec notre guide qui a aussi travaillé au Costa Rica après les événements de 2018 qui ont posé de gros problèmes à tout le secteur du tourisme.

La lagune d’Apoyo, un beau lac d’origine volcanique. La profondeur maximum atteint 176 m.

Nous croisons quelques personnes venues seules, mais globalement, il n’y a pas grand monde.

Retour à l’entrée du parc ou cette fois deux voitures prennent le relais pour nous emmener à un belvédère au dessus d’un cratère rempli d’eau : la lagune d’Apoyo. C’est un petit village assez touristique mais fréquenté principalement par les locaux qui profitent de la vue magnifique et des musiciens qui jouent du xylophone et de la guitare. Ils sont payés à la chanson. C’est un bel endroit.

Ambiance musicale au-dessus de la lagune d’Apoyo

Nous déjeunons sous une véranda face à la vue : poisson sauce à l’ail, bananes frittes, petite salade de chou, notre première bière locale, et bien sur le riz qui sera de tous les repas. Nous invitons un des chauffeurs qui nous attendent dehors à venir boire le café, et nous discutons avec lui de sa vie et du pays.

Pas trop motivés par leurs propositions d’aller voir des potiers et autres artisans, nous préférons rentrer à Granada pour aller visiter la ville à pied.

Dans les ruelles de Granada

Bien qu’importante, la ville a des allures de gros village très coloré. Les commerces se font dans de petites échoppes fréquentées par beaucoup d’enfants et de jeunes ainsi que des touristes locaux. Ce sont les vacances pour eux , enfin, pour ceux qui en ont car notre chauffeur nous dit qu’il travaille quasiment sept jours sur sept. On se rend vite compte qu’il y a une population très aisée et une autre qui vit beaucoup plus chichement.

La place centrale de Granada

Dans le centre, les rues sont quasiment toutes piétonnes. Beaucoup de cafés ou de restaurants débordent sur la rue avec souvent de la musique à fond, pas toujours locale. Nous montons dans le clocher de la Cathédrale pour profiter de la vue sur la place principale où grouillent de nombreux vendeurs à la sauvette et des enfants qui jouent. Puis nous allons jusqu’au lac à l’ombre des manguiers. Nous observons les nombreux oiseaux qui planent au-dessus de l’eau.

Encore bien soumis au décalage horaire, nous nous couchons très tôt après avoir été mangé quelques tapas dans un bar avec un petit patio très végétalisé. Nous goûtons de bonnes bières pression locales et testons le rhum blanc qui, pur, ne s’avère pas terrible. En fait, ici, il est toujours bu en cocktail.

La place centrale vue du clocher de l’Iglesia Nuestra Señora de Las Mercedes

Vendredi 3 janvier :

Décalage horaire oblige, réveil vers 4 h et nous peinons encore à nous rendormir.

Nous partons pour la lagune d’Apoyo. Cette fois ci, nous y arrivons par le bas, et le chauffeur nous laisse dans un espèce de club au bord de l’eau, en proposant de revenir nous chercher en fin d’après midi. Nous sommes un peu déçus, c’est un bel endroit avec une végétation luxuriante et de nombreux oiseaux, mais, on ne peut pas se balader librement. Il semblerait que le secteur ne soit pas très sur…

Le club au bord de la lagune d’Apoyo, sympa, mais pas vraiment notre style…

A défaut, nous allons faire un petit tour de sit and top, et constatons qu’en fait tout est privé, avec des résidences le long des berges. Il y a du vent, la navigation est besogneuse, alors nous profitons un moment de cet bel endroit avant de contacter notre chauffeur pour partir plus tôt et allons manger à coté du marché artisanal de Masaya. Pierre rêvait d’aller manger dans un petit resto pour locaux, il y a bien des locaux, mais ce sont les plus aisés. Quoi qu’il en soit nous mangeons très bien et notamment une  soupe de poisson servie dans une grosse soupière par personne avec différents légumes, poissons, crevettes et langouste. Délicieux…

Les perruches de la lagune d’Apoyo

Nous avons encore changé de chauffeurs et ils n’ont pas trop l’air au courant du programme. Nous avions un peu discuté avec le premier, Carlos, qui semblait être le patron, et pensions pouvoir aller voir le volcan Masaya en fin d’après midi juste après avoir visité des grottes volcaniques.

Nous ne savons pas comment cela se passe et avons l’impression qu’eux non plus. En fait, on peut aller au bord du volcan en voiture et du coup, comme il est actif, cela attire beaucoup de monde. En revanche, il est possible d’y aller soit en journée, soit en soirée. En soirée et parce que ce c’est plus intéressant, le nombre de véhicules est limité et pour ne pas être trop nombreux sur le site, on ne peut y rester qu’une demi-heure. Nous découvrons cela en arrivant à la barrière d’entrée à quelques kilomètres. Les grottes ce n’est même pas la peine d’y penser, interdites ou inexistantes, nous ne le saurons pas…Vu qu’il est pas loin de 16 h, nous préférons attendre 17 heure et être les premiers pour aller voir la nuit tomber sur le volcan. Il y a des bancs, des oiseaux, nous avons nos liseuses, pas de soucis…Il y a aussi bien sur des vendeurs à la sauvette. Nos chauffeurs prennent la tête de la file qui se forme et nous allons attendre à l’ombre.

Sur les bords du cratère du volcan Masaya

Nous ne serons pas déçus. Le cratère est spectaculaire, on voit la lave bouillonner au fond, et le crépuscule ajoute à l’esthétique. Inoubliable. Nous retournons à la voiture à regret, une demi-heure c’est trop vite passé…

Vue sur le fond du volcan. Un câble tyrolienne permet aux vulcanologues descendre sur la plateforme qui surplombe le lac de lave
La rivière de lave…

Nous trouvons le soir un minuscule restaurant dans un coin tranquille, près de la cathédrale, loin de ceux où la musique à fond nous casse les oreilles…

Samedi 4 janvier :

Départ pour San Carlos à 9 h avec Carlos. Cela commence par des routes défoncées, avec passage en bac, le voyage s’annonce long… Nous découvrons de nouveaux paysages : d’un coté la lagune, de l’autre, de petites propriétés agricoles avec de drôles de vaches à bosse et des hommes à cheval. Nous rejoignons enfin une grande route qui a l’air neuve après avoir contourné le lac par le nord.

Passage en bac, en attendant la construction d’un pont.

Nous nous arrêtons pour acheter des fruits au bord de la route. On nous prépare un ananas délicieux, et nous prenons des mandarines pour la suite. Vers 1 h, nous insistons pour faire une pause et mangeons dans un restaurant. Ils se ressemblent tous, on y mange pour 3€ un morceau de poulet frit, du riz et des haricots et un peu de chou râpé. Nous goutons un jus de tamaris comme boisson, c’est acidulé, plutôt agréable. Sur le poste de télévision allumé en permanence, un prédicateur vente les bienfaits de son églises sans oublier ses propres intérêts en proposant ses services. Le beau parleur est aussi notaire….

Arrivée à 15 h à San Carlos. C’est un peu le bout du monde. Un bateau vient nous chercher et notre chauffeur retourne à Granada dans la foulée, encore 5 h de route…

San Carlos, au bord du rio San Juan et du lac Nicaragua
Transfert vers la Esquina del Lago. Chamba, le responsable du centre nous accueille.

Nous pensions faire la connaissance de notre partenaire, Philippe Tisseau, et éventuellement lui dire qu’au niveau communications et organisation, cela n’était pas top, mais nous apprenons que ce n’est plus lui qui gère la structure, alors, nous oublions les petites contrariétés et découvrons ce lieu unique, construit sur des pilotis au milieu de la nature lacustre. Il y a des oiseaux peu farouches partout, une végétation exubérante…. C’est un très bel endroit et nous nous y sentons bien.

La Esquina del Lago

A peine arrivés nous allons faire un petit tour en kayak coté lac, et nous nous régalons déjà. Beaucoup d’oiseaux, hérons, aigrettes, ibis, et beaucoup d’autres inconnus. De ce côté, la végétation est différente de ce que nous connaissons, avec beaucoup de plantes aquatiques, des jacinthes, des labyrinthes dans les marécages ou nous surprenons les oiseaux. Et cela piaille de partout…

Navigation sur le bord du lac
Grande Aigrette
Héron vert

De retour au gite, nous faisons connaissance avec notre guide pour les prochains jours, Christian, natif des iles Solentiname.

Repas délicieux : ceviche de poisson du lac, steak, pommes de terre, salade et bananes cuites.

Il y a aussi deux américains qui sont là pour pécher, mais ils ne sont pas très affables.

Nous nous adaptons au rythme de la jungle : coucher tôt et réveil à 5 h quand le personnel commence à préparer le petit déjeuner. Le jour se lève un peu avant 6 h

Repas à la Esquina del Lago

Dimanche 5 janvier :

La nuit a été bonne, malgré la musique venant de la ville pourtant à plusieurs kilomètres. Il ne fait pas trop chaud et il y a peu de moustiques malgré les nombreuses ouvertures sous les portes.

Au départ du rio Frio

Nous partons avant 8h pour remonter le rio Frio qui passe au pied du Lodge. Il faut un peu lutter contre le courant et nous allons jusqu’à la frontière avec le Costa Rica. Il y a de beaux arbres malgré de grandes zone de déforestation pour faire l’élevage de quelques vaches. Beaucoup d’oiseaux inconnus, quelques iguanes et gros lézards et une belle végétation très fleurie.

Une odeur de charogne et une agitation dans les fourrées attire notre attention….
Une vingtaine d’Urubu noirs (charognards) sont attendent leur tour, agglutinés autour d’un cadavre de vache.

Nous observons aussi deux espèces de singes pas farouches qui nous observent du haut des arbres. Nous faisons demi tour après avoir débarqué dans une station de rangers abandonnée non loin de la frontière avec le Costa Rica. Les moustiques attaquent, alors nous ne nous attardons pas et revenons tranquillement portés par le courant, bien calmés après avoir essuyé un passage pluvieux.

Sandrine a repéré du mouvement dans les arbres : des singes hurleurs.
Curieux, les singes surveillent chacun de nos mouvements.

L’après midi, un peu fatigués, nous bullons, à regarder les oiseaux défiler depuis le pontons, dessins…

Basilic à plume, cet étrange lézard se déplace en courant sur l’eau.
Sur les berges du rio Frio, dans un camp de rangers délabré.

Lundi 6 janvier :

Il a plu fort toute la nuit. Levés à l’aube, nous attendons une accalmie et partons enfin vers 8 h. Passage au port pour notre bateau accompagnateur afin de voir les autorités et nous commençons de notre coté à descendre le rio San Juan, les 5 répartis dans trois kayaks. Il pleut par intermittence.

La pluie, abondante par moment, nous accompagnera par intermittence tout au long du fleuve San Juan

Nous traversons quelques beaux endroits avec des mosaïques de fleurs aquatiques, une grande variété d’arbres et de lianes… Nous commençons à fatiguer un peu quand notre bateau suiveur nous rejoint. A son bord, il y a Christian, un autre guide, et une jeune femme qui se révèlera être sa compagne. Il traîne un autre kayak en remorque. Nous quittons les kayaks et nos guides nous transportent plus au sud, au départ d’une rivière affluente que nous explorons après une petite collation. La pluie s’est arrêtée.

Dans un affluent du rio San Juan
Délicates plantes aquatiques, véritable mosaïque de verdure…

Là, nous retrouvons les éclairages tamisés et les bruits de la jungle. Des troncs en travers nous font faire quelques acrobaties… Observations de tout ce qui bouge, les singes, les iguanes… Quand vraiment, nous ne pouvons plus passer, nous rejoignons à regret le bateau qui nous emmène à notre logement à la Bocca de Sabalos, à la confluence d’une rivière.

Pierre et Carole, passionnés d’ornithologie sont à l’affut…
Dans ces rivières peu fréquentées, les obstacles sont fréquents

Comme à chaque village ou hameau, nous devons montrer patte blanche en passant chez les militaires au petit port. Nous allons manger à notre hôtel qui surplombe le fleuve. Nous sommes les seuls touristes. Soupe, poisson en sauce, crudités, pommes de terre, nous faisons honneur à ce repas après une matinée bien remplie.

Bocca de Sabalos, un petit village à la confluence du rio Sabalos avec le rio San Juan

L’après-midi, nous profitons du soleil pour remonter la rivière affluente. De magnifiques iguanes de différentes couleurs se chauffent dans les arbres.

Des iguanes de toutes les couleurs sont fréquents et parfois perchés à plusieurs dizaines de hauteur
Rio Saballo
De notre hôtel…

Mardi 7 janvier :

Encore beaucoup de pluie durant la nuit. Nous profitons du fait d’avoir du wifi pour chercher un hôtel à Léon pour la seconde partie du séjour. Pour le moment nous faisons l’impasse sur l’achat d’une carte Sim locale afin d’avoir une connexion internet. Jusqu’à présent nous avons toujours trouvé du Wi Fi.

Pluie matinale sur le rio San Juan…
La pluie ne dure jamais longtemps et ce matin nous embarquons avec le soleil

La météo s’arrange un peu et nous mettons trois heures pour rejoindre El Castillo, une partie en kayak, une partie en bateau avec toujours des averses. Nous n’avons pas froid, mais c’est moins beau sous la pluie. Nous observons de nombreux groupes de singes et nous guettons des oiseaux inconnus.

Observés du haut…
..et du bas par ce lézard qui marche sur l’eau…
Les lanchas surchargées sont les principaux transports en commun du fleuve

La déforestation est importante le long du fleuve, même si l’arrière plan à l’air préservé. Il commence à y avoir des collines. Suivant qu’on soit dans le K1 ou le K2, on finit par être bien calmés. Ce sont des embarcations assez lourdes, même si elles sont assez manœuvrantes et entre le moment où la lassitude se fait sentir et celui ou le bateau se décide à nous retrouver il peut se passer pas mal de temps…  Le bateau reste à distance, parfois les guides pêchent, parfois nous les perdons complètement de vue. On se demande comment ils vont nous retrouver lorsque nous prenons des diffluences qui contournent les iles.

L’iguane vert peut mesurer jusqu’à 1,20 m de longueur. C’est un herbivore paisible et craintif.

C’est minimaliste au niveau communication et heureusement, nous avons prévu quelques vivres de courses en cas de coup de mou. Revenus sur le bateau accompagnateur, nous passons un rapide impressionnant bien que sans doute pas très difficile avant d’accoster juste en aval à notre hôtel. Celui-ci bénéficie d’un point de vue magnifique.

Notre hôtel à El Castillo

Délicieux repas de poissons, riz, salades, comme toujours. Nos chambres dominent le fleuve, le grondement de la rivière est impressionnant.

Le village d’el Castillo domine le fleuve juste à l’aplomb des rapides.

L’après midi, nous allons visiter le village et montons à la citadelle. Superbe vue sur le fleuve et la foret environnante. Nous nous baladons ensuite dans le village. Toujours quasiment aucun touriste. Nous observons de nombreux oiseaux et des écureuils.

La forteresse d’el Castillo
Construite en 1675 pour se protéger des pirates qui remontaient le fleuve depuis la mer Caraïbe, la forteresse d’El Castillo est un superbe point de vue sur le fleuve et la jungle environnante.
El Castillo

D’après ce que nous avons compris il est prévu que nous dormions prochainement dans un camp de rangers dépourvu de toute infrastructure pour nous accueillir. Méfiance. C’est le dernier endroit où nous pouvons acheter quelque chose. Je pars donc en quête d’une moustiquaire. De leur côté, Pierre, Carole et Angel, plus prévoyants que nous, ont pris à tout hasard des hamacs avec moustiquaires.  Patrick fait l’impasse, optimiste. Je regarde aussi pour des bottes car nous devons aller nous balader dans la jungle, et cela risque d’être gras. Les guides touristiques disent que cela se loue facilement, mais, nous, nous ne faisons que passer. Pendant que je discute avec la vendeuse, Christian arrive, écoute un peu mes crainte et finalement va négocier la location de bottes pour nous 5, il se débrouillera pour les faire repasser à la boutique. Il achète aussi des espèces de hamacs en toile genre sac IKEA, on se demande ce que cela va donner. Et dire que nous avons laissé nos thermarest à l’hôtel au départ du fleuve. Quelle organisation…

Mercredi 8 janvier :

Après une nuit bercée par le bruit des rapides, nous nous réveillons sous la pluie. En plus de Christian, il y a désormais un autre guide qui connait mieux la partie basse du fleuve.

Nous quittons Castillo, en bateau, sous un ciel de traine.

Départ en bateau pour aller reconnaître une petite rivière plus en aval, sous une pluie intermittente. Celle-ci conflue à côté d’un poste de militaires auprès desquels il faut à nouveau s’enregistrer. Comme souvent, ils ne sont pas très avenants. Avec les ponchos et les bottes, pas de problèmes pour aller marcher sur le sentier qui surplombe l’affluent.

A la recherche des minuscules grenouilles multicolores

Christian avec des espèces de crocs vient avec nous, cherche des petites grenouilles aux couleurs vives mais sans succès. Il s’arrête au bout de peu de temps et nous dit d’aller un peu plus loin, mais pas trop, il nous attend. Il faut dire qu’il pleut toujours, que cela commence à grimper et c’est bien gras. Pas de problème pour nous, mais, nous n’osons pas partir trop longtemps pour ne pas le faire attendre sous la pluie, et nous le regretterons, car c’est bien agréable de se dérouiller les jambes. Angel aperçoit fugitivement une minuscule grenouille colorée, l’honneur est sauf. De retour ou nous avons laissé notre guide le long de la petite rivière, il y a maintenant le bateau qui nous attend. Comme il pleut toujours, il n’a plus l’air d’être question de remonter l’affluent en kayak. L’eau qui devait être limpide est désormais marron. Nous partons donc en kayak, un peu las de ce temps. Il y a heureusement des accalmies, et c’est plus montagneux.

De nouveau dans les kayaks sur le San Juan. Avec le niveau d’eau actuel, les rapides sont à peine visibles.

En rive droite, c’est maintenant le Costa-Rica, très déforesté avec des élevages assez importants, des routes, des lignes électriques et des 4×4. A gauche, c’est beaucoup plus sauvage avec parfois quelques bicoques entourées de quelques vaches, cochons, chevaux et poules. Nous apercevons toujours de nombreux iguanes de toutes les couleurs, des singes et une grande variété d’arbres et de fleurs. Au bout de deux heures, le bateau ayant un peu disparu, nous échangeons nos places dans les kayaks, car la fatigue s’installe. Nous le rejoignons enfin vers treize heures, il nous attend sur une petite plage ou arrive une jolie cascade et le soleil…. Pique nique de ragout de poulet, légumes avec riz et tortilla que nous a préparé l’hôtel. Nous avions plutôt faim…Je regrette d’avoir laissé le café instantané au départ du périple…

Petite pause casse-croûte, Gelo apprécie…
Resto 3 étoiles improvisé.

Nous repartons et l’après midi s’éternise un peu. Nous arrivons vers 16 h fourbus dans un Lodge au milieu d’un hameau minuscule coté Costa Rica. Chaleureux accueil par notre hôte avec une tisane de cannelle et de curcuma. Il nous fait un petit topo sur son itinéraire de cuisinier passionné et sur l’historique de la région. La pluie revient, abondante, le niveau du fleuve continue de monter…

Superbe accueil pour cette petite intrusion au Costa Rica

Les chambre sont belles et équipées de moustiquaires mais le bâtiment en bois est vétuste et les gouttières sont nombreuses… Le repas est très raffiné, composé de différentes galettes de légumes et féculents avec une sauce aux haricots rouge pimentée. En boisson, un mélange de jus de légumes et de fruits très savoureux. Très bon tout cela, mais on aurait bien mangé une double portion, on s’est demandé si c’était juste l’entrée… Heureusement, il reste la bouteille de rhum que Pierre gère soigneusement. Une petite rasade et au dodo.

Les visiteurs du soir (identifiés par Pierre) :

Saltator des grands bois
Guit-guit Saï
Oriole du nord

 

 

 

 

 

Calliste à coiffe d’Or
Tangara à croupion rouge
Merle fauve (Mirlo pardo)

 

 

 

 

 

Jeudi 9 janvier :

Nuit récupératrice, mais certains d’entre nous se sont fait piqué par des bestioles (??). Il pleut toujours et le moral en prend un petit coup. Petit déjeuner original avec jus de fruit citronné, empanadas au fromage, œufs brouillés, ananas et bananes, frittes de manioc. « Nous voilà requinqués ». Nous attendons un peu de voir comment le temps va évoluer en observant les nombreux oiseaux qui viennent manger les bananes que leur donne notre hôte.

La pluie a cessé, le fleuve est marron et nous repartons…

Miracle, le soleil revient et nous repartons en kayak avec juste quelques averses. Beaucoup d’iguanes. Cela manque un peu de variété, le plaisir de la découverte s’émousse doucement. Il y a quelques iles qui rompent un peu la monotonie. Au bout de trois heures, nous rattrapons le bateau et il nous emmène remonter une petite rivière très jolie, mais avec le moteur, cela perd un peu de son charme. Ils ont certainement du mal à se mette à notre place et à saisir ce qui nous intéresse vraiment. Un peu plus bas nous cassons la croute à l’embouchure d’une autre petite arrivée, et contre toute attente, nous filons ensuite directement chez les rangers ou nous dormirons le soir.

Sur une rivière affluente
Navigation délicate, Christian et Captain veillent au grain…

Chez les militaires, nous n’avons pas le droit d’aller nous promener sur les hauteurs. Ils laissent à notre disposition un bâtiment devant servir pour les contrôles de l’immigration avec des sanitaires minimalistes. Il y a de l’eau pour se laver, c’est le principal.

Arrivée chez les militaires…
La mascotte des militaires, un pauvre Toucan à qui on a coupé l’extrémité des ailes. Certains symboles n’ont pas forcément la résonance souhaitée par leurs auteurs…
Dortoir improvisé sous l’auvent du bureau de l’immigration (et des sans abri).

Un toucan dont on a coupé les ailes se promène dans le parc. C’est la mascotte du régiment…. Devant le bâtiment, sous le auvent, un hamac militaire semble inoccupé. Étant la plus méfiante quant à la nuit à venir, je m’y installe après autorisation du chef de centre. Pierre et Carole fixent les leurs tant bien que mal et Christian accroche les deux pour Patrick et Angel. Il s’est fait prêter aussi une moustiquaire. Lui, sa femme et l’autre guide dormiront dans de vrai lits on ne sait pas trop où…

Enfin une grenouille rouge. Image plus que fugace de l’un des animaux fétiches du pays

Repas vite expédié cuisiné par notre guide et sa femme. Au menu : pâtes à la carbonara. La nuit tombée, Carole, Pierre et Patrick partent en chasse pour essayer de voir quelques grenouilles colorées mais en vain. Ce soir, nous ne trainons pas et nous allons vite nous réfugier sous les moustiquaires.

Vendredi 10 janvier :

La nuit a été moins pire que prévue. Il faut dire que nous étions très fatigués. Nous avons finalement bien dormi, et il n’a presque pas plu. Petite fraicheur malgré tout, et le paréo que nous avions emporté a servi de couverture, bien que nous ayons gardé pantalon et polo.

Quelques grands arbres ont échappé à la déforestation

Le ciel est limpide. Les chants des oiseaux et les cris des singes hurleurs nous font oublier les moments les moins agréables de la veille.

Après le traditionnel déjeuner de riz et haricots nous partons à 7h30. Pas de grand changement. Quelques iles, des iguanes, des singes, quelques crocodiles aussi qui nous sortent de notre torpeur.

Beau spécimen de crocodile se dorant au soleil. Le niveau élevé du fleuve et donc l’absence de plages ne favorisent pas leur observation.

Les toucans entrevus furtivement sont plus difficiles à approcher. Après 2 h 30, nous rejoignons le bateau pour une long cheminement sur le fleuve devenu plus large et peut-être moins intéressant jusqu’à son delta. Après un petit détour pour voir l’océan, nous repartons en kayak pour la dernière partie de la descente qui se fait dans un des nombreux chenaux de ce delta qui serpentent au milieu des roseaux jusqu’à San Juan de Nicaragua.

Dans le delta du San Juan, les grands arbres ont cédé la place à des roseraies.

Nous sommes logés dans une petite pension avec vue sur la lagune le long de laquelle s’étire la ville. Une balade en suivant l’artère principale nous amène à un jardin public, visiblement un des rares endroits où il y a du wifi gratuit. Le soir, dans notre auberge, nous avons plaisir à boire une bière fraiche avec le repas de ragout de bœuf et purée terminé par une tarte à l’ananas dégotée par Sandrine au cours de ses vaines recherches de fruits et encas divers. Nous ne trainons pas car le lendemain, nous démarrons à 5 h pour prendre le gros bateau (lancha) qui nous ramènera à San Carlos pendant que nos guides remontent avec le petit et les kayaks.

Notre sympathique hôtel à San Juan de Nicaragua

Samedi 11 janvier :

A l’aube, Christian nous accompagne au port pour les contrôles de rigueur et pour nous donner quelques biscuits et jus de fruit pour le voyage. A bord, nous retrouvons les mêmes sièges que dans le kayak, pas rembourrés du tout et nos fesses commencent à demander grâce.

Nous remontons le fleuve à bord d’une Lancha, sorte de grande pirogue propulsé par deux moteurs de 140 cv
Embarquement…

Le jour n’est pas encore levé lorsque la lancha quitte San Juan. Durant la remontée du fleuve, elle s’arrêtera à tous les postes militaires mais également à la demande de personnes faisant signe depuis les berges, que ce soient celles du Costa Rica ou du Nicaragua. Il n’est pas rare que les personnes venant du Costa Rica soient arrêtées au poste militaire suivant et refoulées vers l’autre coté du fleuve. Vers 9 h nous accostons à un ponton et la plupart des passagers descendent et se dirigent vers une gargote où il est possible de boire un café, acheter quelques biscuits et aller aux toilettes.

Les paysages défilent, cette-fois-ci sans le moindre effort.

Ensuite, nouvel arrêt à El Castillo pour 30 mn. Christian a rattrapé in extremis notre bateau et nous accueille à notre descente pour aller manger un vrai repas dans un restaurant à coté de l’embarquement. Retour au bateau ou nos places ont été visiblement gardées, les gens sont vraiment adorables…

Au Castillo, nous sommes accueillis par des trombes d’eau
Repas éclair, la lancha repart dans une demi heure

Nous arrivons à 17h30 à San Carlos. L’auberge a anticipé et a envoyé un bateau nous chercher et nous rentrons avec plaisir dans ce bel endroit pour admirer les cohortes d’oiseaux qui reviennent au crépuscule vers leur arbres perchoirs afin d’y passer la nuit. Repas de brochettes, salade, pommes de terre et flans. La musique de la ville est de retour, d’autant plus que c’est le weekend.

Coucher de soleil sur la Esquina del Lago

Dimanche 12 janvier

Petite alerte intestinale pour Sandrine, mais bonne nuit pour les autres.

Départ matinal pour les iles de Solentiname avec le hors-bord et en tirant les kayaks derrière nous. Il est tôt mais au fur et à mesure de la journée, les conditions de navigation sont souvent plus compliquées en raison du vent et des vagues.

Nous nous arrêtons à mi chemin pour faire le tour d’une petite ile ou nichent des colonies d’oiseaux : ibis, spatules roses, aigrettes, pélicans etc. Il y en a des centaines…

Spatule Rosée
Ibis blanc
Urubu à tête rouge
Iguane

Puis nous mettons le cap sur l’ile Fernando où nous sommes hébergés dans une belle propriété arborée avec beaucoup de fleurs, d’oiseaux dont des colibris et face à nous, d’autres iles recouvertes de jungle. Le matin nous allons reconnaître le village et un musée à l’abandon rongé par les termites.

Nous approchons de l’île Fernando
L’île San Fernando fait partie de la trentaine d’îles et îlots que compte l’archipel des Solentiname.
Notre lodge.
L’étrange tronc du Ceiba, hérissé de pointes menaçantes

Après le repas nous partons de l’autre coté en suivant un sentier qui longe l’eau pendant un moment, croisant des maisons isolées ou les gens nous saluent avec de grands sourires. Nous voyons des cohortes de fourmis coupeuses de feuilles, une mygale, et la végétation habituelle. Les écorces, les lianes, les liserons bleus vifs sont très beaux. Sandrine fait demi tour au bout d’une heure et les autre finissent par faire une boucle. Ensuite, baignade pour certains, sieste pour d’autres..

Repas de poisson grillé. Puis, la nuit tombée, nous partons chercher des crabes pour faire des appâts en vue de la pêche du lendemain. Les plus gros finiront dans la soupe.

Fourmis coupe-feuilles
Mygale

Lundi 13 janvier :

Départ à 6h pour aller pêcher pendant que Carole et Pierre fond un tour de kayak à la recherche de nouveaux oiseaux.

Chacun sa peche :

L’instinct animal
Le geste avant tout…
Patience et longueur de temps…

 

 

 

 

Patrick et Angel s’essayent à l’exercice, Sandrine fait le reportage photo. On fait des ronds dans l’eau, on accroche les leurres et finalement seul Christian prend un petit poisson. On se moque un peu de lui gentiment. Retour pour déjeuner à 8h30, et Patrick et Angel, frustrés y retournent avec Carole et Pierre. Sandrine de son coté préfère aller faire le tour des petites iles de la baie en kayak. Elle surprend un crocodile de bonne taille qui sommeillait sur la berge. Il plonge, mais cela laisse une impression un peu désagréable. Beaucoup de liserons dans les mauves et bleus et les oiseaux habituels.

Repas de soupe de crabe et de poisson, délicieuse.

L’après midi, nous allons sur la plus grande des îles (Mancarrón) avec le bateau. Il y a de très beaux arbres, pas mal d’habitants dont un certains nombre sont des artisans et des artistes. Nous achetons quelques mobiles d’oiseaux en balsa, et des boucles d’oreilles. Un bel Ara domestique aux ailes coupées prend la pose devants les appareils photo. Nous achetons aussi une carte Sim avec une carte prépayée de 4 jours pour pouvoir accéder à internet et organiser la fin de notre séjour. Nous aurons un contact par whatsapp avec une française qui tient un hôtel à las Penitas sur la cote pacifique. Elle organisera les transferts et la visite de deux volcans depuis Léon.

L’oropendola se reconnaît facilement par son cri et les pirouettes qu’il fait autour de la branche sur laquelle il se pose.
Après la becquée, il repart chercher de la nourriture pour ses petits
Les nids suspendus de l’Oropendula

Mardi 14 janvier :

Nous partons en kayak vers 8 h pour contourner l’île de Mancarón par le nord afin d’être à l’abri du vent. Le bateau nous rejoindra. Le décor change un peu, il y a plus de petites fermes, de reliefs rocheux, et beaucoup de pélicans. Après 2 h 30, le bateau nous rejoint pour terminer le tour complet de l’île. L’après midi, ballade jusqu’à un beau point de vue au sommet de l’ile Fernando et redescente en passant par les cultures (bananes, cacahouètes, haricots) et les prairies.

Cabotage au nord de l’île de Macaron
Rencontre avec des Pélicans
Balbuzard Pêcheur

En soirée, notre hôtesse nous raconte son enfance et sa vie de peintre avec le désabusement de voir que les grandes idées conduisant à la révolution sandiniste se sont heurtées à la corruption et à la fin de la solidarité qui existait auparavant. Nous avons droit aussi à un délicieux gâteau.

Mercredi 15 janvier :

Départ en bateau pour passer de l’autre coté de l’ile Venado avant de rentrer à San Carlos. Nous montons ensuite dans les kayaks pour profiter de cette cote plus rocheuse avec des ilots minuscules. Arrêt dans une petite grotte où on été gravés d’étranges pétroglyphes et où niche une colonie de chauves souris. Ensuite, nous ne trainons pas, le vent se lève et nous rentrons à San Carlos.

Au nord de l’ïle Venado, la côte est plus rocheuse.
L’entrée de la petite cavité aux gravures est assez difficile à trouver.
Les pétroglyphes de l’île de Venado

L’après midi, nous allons visiter la ville. Beau point de vue sur le lac depuis les hauteurs, ballade à travers le marché local parmi quelques gauchos et au milieu des étales de vendeurs de fruits. Nous en faisons vite le tour.

Les rues de San Carlos…
Des hauteurs de San Carlos, vue sur l’extrémité du lac et la conffluence entre le rio San Juan au premier plan et le rio Frio au second.

A notre retour, certains refont un petit tour de kayak, les autre bullent ou dessinent.

Après le repas, nous tentons de voir des caïmans. Il y en a quelque uns sous le Lodge qu’on aperçoit furtivement à la lueur de nos torches. Puis, avec le bateau, nous remontons un moment le rio frio, cherchant à croiser avec nos phares les nombreux yeux rouges qui surgissent de l’obscurité de part et d’autre du fleuve. Mais les caïmans  sont très craintifs. Finalement, un jeune guide qui vit à coté du lodge sautera à l’eau et réussira à en attraper un petit…

A défaut de voir de gros Caïmans, notre guide en attrape un sorti du berceau…
Bien que petit, sa dentition est déjà bien formée donc méfiance.

Jeudi 16 janvier :

Après un dernier tour sur la rivière, nous rejoignons notre chauffeur à 9 h30. Arrivée à 17h30 à Léon, après un voyage perturbé par de nombreux travaux et des bouchons lors de la traversée de Managua.

Notre hôtel, El Nancite, est situé près du centre. Il a un petit jardin intérieur, mais, il est un peu à l’abandon..

Léon, dans le quartier de notre hôtel
La place de la Cathédrale

Vendredi 17 janvier :

Nous allons petit déjeuner dans une rue voisine ou il y a une boulangerie française. Vrai jus de fruits, pains aux céréales, croissants aux raisins ; cela change du riz aux haricots..

Nous allons ensuite nous balader dans la ville. Visite du marché, du musée de la révolution ou un ancien guérillero nous retrace l’histoire de la révolution, à grand renfort de vieilles photos noir et blanc.

Au musée de la révolution, notre guide est un ancien combattant Sandiniste qui semble revivre la révolution à chaque visite.
Le marché aux fruits et légumes

L’après-midi, après avoir cassé la croute, nous rejoignons notre guide, Lester, qui a passé un an en France et parle très bien notre langue. Cela est un réel plaisir de pouvoir échanger avec lui sur tous les sujets.

Le volcan Telica
Il faut une petite heure pour parvenir au bord du cratère

En 1h30, dont un bon bout de mauvaise piste, nous parvenons au pied du volcan Telica. Nous sommes seuls au départ du sentier, et il y a beaucoup de vent. Il nous faut une heure pour atteindre le cratère d’où sortent des volutes de fumées, mais c’est très vertical et les fumées nous empêchent de voir la lave. Par contre la vue sur les autres volcans est impressionnante.

Sur le bord du cratère. L’épaisse fumée qui en sort nous empêche d’en voir le fond.
Au loin, d’autre volcans, dont le Casita en sommeil depuis 1998.
La grotte aux chauves-souris

Ne pouvant pas faire le tour du cratère en raison de sa dangerosité, nous le contournons pour aller voir le coucher du soleil en faisant un petit tour dans une grotte ou nichent de nombreuses chauves souris. Après être repassés vers la bouche du volcan, nous redescendons à la lueur de nos frontales en discutant avec notre guide. Nous allons ensuite manger dans un restaurant cubain qu’il nous a conseillé. Nous y testons les mojitos et la sangria.

 

Dérangés par notre présence, les chiroptères volent dans tous les sens.
El Casita

Samedi 18 janvier :

Avec Lester, au pied du Cerro Negro

Petit déjeuner dans notre boulangerie, et nous partons  à 7h30 à trois avec notre guide pour le Cerro Negro. Pierre et Carole partent de leur coté en bus pour aller vers la réserve de Padre Ramos. Comme ils bénéficient d’un jour de plus que nous, ils préfèrent aller plus au nord…

L’accès est plus court que la veille et impose moins de 4×4. Au terminus, le long d’une ancienne coulée de lave, le décor est déjà impressionnant. Les multiples couleurs des différents cratères et coulées contrastent avec la végétation qui tente de reprendre le dessus.

Les contrastes du Cerro Negro

Nous montons par un bon sentier mais avec un vent de plus en plus fort puis suivons le bord de la caldera effondrée. C’est spectaculaire avec des formations rocheuses multicolores. Au sommet, le sol est chaud, et nous ne trainons pas longtemps, ayant du mal à tenir debout à cause du vent.

Les coulée récentes du volcan Telica. La dernière éruption date de 2008.
La montée sur le bord de la Caldeira
Le vent violent menaçait de nous mettre à terre
Au sommet du cratère, étrange sensation, la terre est brûlante et des filets de fumée soufrée sortent d’étroites fissures.
Descente par une impressionnante piste de cendre.

Descente par un autre versant sur une véritable piste de cendre.

Nous rejoignons ensuite notre nouvel hôtel à Las Penitas : la Barca Del Oro ou nous mangeons avec Lester sur la terrasse, face à la lagune, avec l’océan Pacifique en arrière plan. Discussion intéressante, cela nous permet de découvrir le point de vue de la jeunesse sur l’état du pays…

La barca de Oro

Après midi baignade, ballade au soleil couchant et hamac… Il fait beaucoup plus chaud mais l’endroit est paradisiaque.

Les bungalows de la Barca de Oro
Coucher de soleil sur l’océan Pacifique

Dimanche 19 janvier :

Nous dormons à trois dans une cabane en bambou avec un confort basique comme nous l’aimons. Nuit un peu agitée pour certains, malgré les moustiquaires .

Nous allons déjeuner à 7h et partons ensuite visiter en bateau la lagune et les mangroves. Nous avons trouvé de quoi louer des kayaks, mais d’y aller déjà de cette manière nous permet de voir si cela vaut la peine. Le capitaine, Félix, est très avenant et connait tout de cet endroit .

Dans la mangrove de l’île de Venado avec Felix.
Le bruit du moteur fait fuir les oiseaux. Il faudra revenir en kayak.
Le Potoo, un oiseau au mimétisme parfait

Nous retrouvons les éclairages que nous aimons sous le feuillage des palétuviers. Une partie des oiseaux ne nous est pas inconnue sauf un qui, immobile contre un arbre, se confond avec lui (Potoo ou Ibijau jamaïcain). Il y a aussi des cigognes a bec noir. Nous nous arrêtons à un pontons où un sentier traverse la bande de terre qui nous sépare de l’océan. De la plage, nous regardons le balai incessant d’escadrilles de pélicans passant au raz des vagues.

 

 

 

L’après midi, nous allons nous promener le long de la lagune. C’est le weekend  et il y a beaucoup de familles qui viennent se baigner et piqueniquer à l’ombre de structures en bambou. C’est bon enfant avec beaucoup de musique. Plusieurs bus pour Léon attendent pour repartir à la ville en fin de journée.

La baignade dominicale

Le soir, nous faisons connaissance avec Sandrine, française et propriétaire de l’hôtel . Elle rentre juste d’une formation de quelques jours à Managua. Elle s’intéresse à la médecine ayurvédique. Sandrine vit au Nicaragua depuis 30 ans. Aidant les locaux au niveau médical elle est également très impliquée dans la préservation du secteur. Son association a d’ailleurs activement participé à la reforestation de la mangrove suite à une série de cyclones. Nous avons vraiment l’impression de partager les mêmes valeurs.

Le site de la Barca de Oro :

https://www.barcadeoro.com/fr/

Lundi 20 janvier :

Nous avons réservé des petits kayaks pontés à un loueur près de l’hôtel. Ils sont très manœuvrants et nous repartons explorer la mangrove en nous faufilant dans tous les plus petits chenaux à l’affut d’animaux.

Le plaisir de se faufiler dans la mangrove
Aigrette bleue

Retour un peu fatigués après trois heures de navigation. Repas, hamac, baignade, et notre taxi vient nous chercher à 16 h pour nous ramener à Managua dans un hôtel que nous avons réservé à coté de l’aéroport pour un départ le jour suivant.

La barca de Oro

Informations pratiques

Budget :

Pour les 15 jours l’agence nous a demandé 2500 $. En ajoutant les vols et le reste du séjour, nous en avons eu en tout pour plus ou moins 3100 € par personne.

Nous avions payé une avance via un transfert bancaire, et apporté le solde en euros que nous avons changé en dollars à l’aéroport. Cette seconde solution est à proscrire car le taux  dans ces agences n’est pas du tout intéressant. Plus tard, notre chauffeur nous a conduit là où on pouvait faire du change à meilleur taux, dans la rue, auprès de personnes de confiance.

Nous avons fait facilement des retraits en dollars ou en Cordoba par carte dans les grandes villes. Que ce soit dans les banques ou dans des stations services, les commissions varient mais cela reste important, il faut le savoir.

Cependant, il est nécessaire d’avoir des espèces, pour les endroits un peu reculés et même pour certains hôtels qui n’acceptent pas les cartes. Dans le dernier ou nous étions, nous avons pu payer les repas, mais pas le reste (nuitées, ballade en bateau, location de kayaks…). On peut partout payer en dollars à défaut de cordobas. On nous rend la monnaie en cordobas, cela complique un peu les transactions et ne permet pas toujours de contrôler le taux de change.

Matériel spécifique à emporter :

  • Jumelles : indispensables pour observer la faune
  • Sacs étanches avec bretelle de portage pour la partie kayak
  • Vêtements longs  car les kayaks étaient un intermédiaire entre de vrais kayaks de par leur forme, et des sits and top non pontés, alors attention au soleil.
  • Une moustiquaire
  • Un hamac léger (nous nous en sommes servi une nuit, des hamacs très très basiques en toile genre sac ikea nous étaient fournis).  Il y en a rarement dans les hôtels sur pilotis ou il fait bon paresser après une journée d’effort.
  • Poncho
  • Matelas autogonflant pour les attentes dans les aéroports et qui auraient aussi pu nous servir à la place des hamacs lors notamment de la nuit passée chez les Rangers.
  • Sacs : Nous avions un sac en soute avion pour trois et un petit sac à dos en bagage cabine que nous avons laissé à l’hôtel pour les parties kayak, mais bien agréable pour le reste
  • Photo : nous avions emporté un petit compact étanche Olympus TG 5 très pratique en kayak et un hybride olympus EM10 équipé d’un objectif standard (14-42 mm, équivalent 24-85) et d’un télé (75-300, équivalent 150-600).  Ce dernier est vraiment intéressant pour photographier les animaux qui ne se laissent pas trop approcher.
Celui-ci ne servira plus beaucoup…

Climat  et conditions matérielles

Très chaud, plus particulièrement à Léon et sur la cote pacifique. Un peu de pluie sur le rio San Juan, le climat a l’air un peu perturbé comme partout.

Pas beaucoup de moustiques finalement…parfois quelques sunflys (prévoir quelques antihistaminiques). Nous n’avons pas toujours eu de moustiquaires dans les chambres, même s’il y en avait sur les fenêtres ce qui les rend peu efficaces …

Volcan Telica

Conclusion

Le Nicaragua est un pays très attachant. Les gens sont accueillants, gais malgré des conditions de vie parfois difficiles et cette inquiétude permanente face à un avenir qui reste incertain. Le tourisme et donc une part importante de l’économie pouvant se développer localement, végéte en raison de la menace de nouveaux événements. La communication faite autour de ces derniers n’arrange rien alors que finalement, le pays est très sûr.

Du coup, contrairement au Costa Rica voisin, il y a moins de monde et l’influence occidentale notamment du voisin nord-américain est moins présente. Au niveau de notre voyage, et si c’était à refaire, nous écourterions la descente du rio San Juan peut-être pour aller quelques jours sur l’île d’Omepete ou dans les montagnes du nord. Les volcans sont tous superbes et il aurait sans doute été intéressant d’en faire d’autres plus sauvages et moins accessibles. Mais peu importe, c’est une belle destination, nous y avons passé 3 semaines  merveilleuses, fait de belles rencontres et c’est ça le plus important.

3 réponses sur “Nicaragua, une mer et des volcans entre deux océans”

  1. Je me suis régalée de vos photos, presque autant que de notre rencontre en personne à mon hôtel. Vous avez une finesse et des centres de intérêts très humains et empathiques. Chapeau bas, c est un plaisir de rencontrer des voyageurs conscients et avertis comme vous.
    A bientôt au Nica

  2. Tel un enfant, j’ai regardé les images mais n’ai pas tout lu… Quel plaisir pour le yeux et quelle variété de paysages ! Et que dire des aquarelles de Patrick ? Tout ça est magnifique ! Bises

  3. Beau compte rendu comme toujours, et les aquarelles sont superbes….c est un plaisir de vous lire, je dois juste me cacher d’Hélène qui risque de me harceler pour que nous suivions vos traces …
    😉
    bises

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